Depuis 2011, l’association Mer et Prière organise des retraites en mer au large des Sables-d’Olonne (Vendée) pour ceux qui sont désireux de mêler temps fort spirituel et art de la navigation.
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Que faites-vous cette été ? Depuis huit ans, l’association Mer et Prière propose des retraites au grand large animées par la communauté des Béatitudes, qui est présente aux Sables-d’Olonne (Vendée). Mer et Prière, ce sont des retraites “classiques” (avec messe quotidienne, lectio divina, louange, enseignements, veillées), prêchées par un prêtre, dans un environnement extraordinaire : la mer. Au départ des Sables-d’Olonne, les retraitants voileux mettent le cap sur l’Île d’Yeu, Noirmoutier ou Belle-Île… Mais attention, “c’est une vraie retraite”, précise sœur Laetitia, de la communauté des Béatitudes. Cet été, trois retraites d’une semaine sont organisées, destinées à différentes tranches d’âges. Pour chacune d’entre elles, environ trois voiliers avec à leurs bords huit à dix participants, dont un skipper et un frère, une sœur ou un prêtre. Même si, comme aime à le dire la religieuse, “le skipper, c’est Jésus dans nos vies”.
“Laisser la barre à Dieu”
Parmi les matelots retraitants, on trouve tous types de profils, aussi bien au niveau de la foi que de la maîtrise de la navigation, des vieux loups de mer aux moussaillons de la foi… Certains sont plus attirés par l’aspect retraite, d’autres davantage par les vacances à la mer et le soleil, quand les derniers voient là l’opportunité d’apprendre les rudiments de la voile. Bref, le panel de retraitants est aussi varié qu’un panier de fruits de mer sur un étal de marché. Pour certains, cette retraite marque “un tournant”, selon sœur Laetitia. Car au-delà du cadre dépaysant, l’art de la navigation, c’est aussi toute une dimension communautaire. “On ne peut pas s’esquiver”, note-t-elle. Il faut en effet hisser les voiles, participer aux petites manœuvres au départ et à l’arrivée, s’entraider, être attentif aux besoins des autres, préparer les repas, faire la vaisselle, composer avec la promiscuité dans les cabines… “C’est une vraie école de vie”, lance-t-elle.
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Ces retraites sont l’occasion d’apprendre “à laisser la barre à Dieu”, dixit la religieuse, et de “mettre le cap” sur lui. “Cela permet de se ressourcer et de se recentrer grâce à un beau panorama, un cadre dépaysant qui incite à l’abandon avec des jours calmes et d’autres plus agités, à l’image de notre propre vie”, poursuit-elle. Sœur Laetitia file d’ailleurs volontiers la métaphore de la mer, elle qui, d’origine lorraine, est née les pieds sur terre.
“La navigation, c’est choisir son cap. […] La vie spirituelle, c’est la même chose : il s’agit de mettre son intelligence au service de sa vie de foi, vivre en présence de l’Esprit saint et accueillir ses dons pour agir avec lui.”
“La navigation est une bonne image de notre vie avec Dieu. Dans notre vie humaine, sans cap, nous nous éparpillons, nous nous perdons. Pour le chrétien, le cap, c’est l’union à Dieu. La navigation, c’est choisir son cap. Il y a une partie très technique : gérer les vents et les voiles, mettre ses ressources et ses forces au service de la navigation. La vie spirituelle, c’est la même chose : il s’agit de mettre son intelligence au service de sa vie de foi, vivre en présence de l’Esprit saint et accueillir ses dons pour agir avec lui. Il faut également apprendre à traverser les tempêtes avec Jésus. Une tempête, ce n’est jamais le bon moment pour changer de cap. C’est aussi l’une des grandes règles de la vie spirituelle : il faut attendre d’y voir clair avant les grands changements. En mer, on fait aussi l’expérience du calme plat. Dans la vie spirituelle, c’est quand on a le sentiment de l’absence de Dieu, l’impression de ne plus sentir sa présence. C’est tout à fait normal car la foi, c’est aussi savoir se passer du ressenti”, explique-t-elle. “Se retrouver avec la mer à 360 degrés, c’est assez marquant, cela parle de la présence de Dieu en moi, de cette présence d’immensité. Dieu est là, nous sommes en lui et il est en nous. Nous sommes ses créatures. Cette confrontation avec la beauté et l’immensité peut nous faire prendre conscience qu’il est avant tout présent en nous”. Bref, en deux mots, Mer et Prière, c’est un recentrement sur l’essentiel.
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