Alors que le projet de loi bioéthique élargissant la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules doit être présenté en Conseil des ministres fin juillet, des voix s’élèvent pour souligner l’aggravation prévisible d’une pénurie de gamètes. Un appel a été lancé afin que « les parlementaires et membres de l’exécutif de sexe masculin […] favorables à cette évolution législative » procèdent à « une donation citoyenne de semence ».C’est dans un souci « de cohérence et d’exemplarité » et afin de remédier à l’aggravation de la pénurie de gamètes qui s’annonce avec l’élargissement de la PMA que Les poissons roses, un mouvement politique qui fédère des “chrétiens de gauche”, ont lancé en début de semaine un appel à l’adresse des parlementaires et membres du gouvernement qui se sont mobilisés pour une telle évolution législative. Il les invite à donner l’exemple… en donnant leurs gamètes.
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En effet, cette loi “va amplifier la pénurie de gamètes, observe le président des Poissons roses, Patrice Obert. En lançant cet appel nous souhaitons mettre en lumière les inconséquences pratiques de l’élargissement de la PMA”, confie-t-il à Aleteia. “Il y a déjà une pénurie de donneurs : avec cette loi, on s’achemine vers une guerre du sperme” souligne-t-il. À titre d’exemple, en 2016 seuls 363 hommes ont donné pour une demande estimée à 3.000 couples en infertilité pathologique, rapporte le document publié par son mouvement. Concrètement, « sont solennellement appelés les parlementaires et membres de l’exécutif de sexe masculin âgés entre 18 et 45 ans (selon l’avis technique du Centre d’étude et de conservation des œufs et du sperme) » qui sont favorables à cet élargissement.
2.000 euros
À noter que « pour que cette donation soit pleinement responsable, elle devra être accompagnée d’un paiement d’un montant de 2.000 euros à l’ordre du CECOS », ce qui correspond au coup moyen de cet acte, « afin de ne pas peser sur les finances des organismes de Sécurité Sociale, déjà mises à mal pour de nombreux remboursements de frais médicaux » rappelle malicieusement le même document.
“Le ton de cet appel reste humoristique”, reconnait le président des Poissons roses. “Mais il soulève un vrai problème : ceux qui ont porté la loi bioéthique ne disent pas clairement les choses, la seule solution pour répondre à la demande sera de rémunérer les donneurs de gamète et donc d’introduire la loi du marché pour réglementer le vivant”.