Un chemin de Miséricorde, à vivre en sept étapes, se sert du fameux labyrinthe de la cathédrale d’Amiens pour conduire l’homme à Dieu.
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Voici la cathédrale Notre-Dame d’Amiens, deuxième étape de notre série de portraits spirituels des cathédrales de France inscrites au patrimoine mondial de l’Unesco. C’est l’une des plus grandes églises de France et la plus grande cathédrale du Moyen Âge. Elle pourrait contenir deux fois Notre-Dame de Paris ! La cathédrale d’Amiens fut inscrite au patrimoine de l’humanité en 1981, pour son authenticité et son intégrité. En effet, elle a été construite en moins d’un siècle (1220-1288) avec une volonté d’unité architecturale. C’est un exemple achevé du style gothique du XIIIe siècle, par son élévation intérieure et par son décor sculpté. Cette gigantesque cathédrale a été relativement épargnée par les guerres de Religion, la Révolution française et les deux guerres mondiales.
Saint Martin et saint Jean-Baptiste
C’est à Amiens que saint Martin, légionnaire romain en garnison, a partagé son manteau. Au cours de l’hiver 338-339, le jeune cavalier âgé de 15 ans rencontre un pauvre en guenilles qui lui demande l’aumône. Martin n’a pas d’argent sur lui ; il tire son épée, tranche son manteau par le milieu et donne la moitié au pauvre. C’est la première charité de saint Martin qui est encore catéchumène. Si ce geste, décisif pour sa vocation chrétienne, est resté célèbre, il n’a pas suscité de pèlerinage, faute de relique.
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Il faut attendre 1206, pour que l’arrivée du Chef (crâne) de saint Jean-Baptiste, rapporté de Constantinople par un Croisé, génère l’un des plus importants pèlerinages du Nord de la France au Moyen Âge. En 1218, l’incendie de la cathédrale romane donne à l’évêque l’occasion de construire une grande cathédrale gothique digne d’abriter la prestigieuse relique du Baptiste.
L’art au service de la Miséricorde
La cathédrale gothique porte le vocable de Notre-Dame, matérialisée par la Vierge Dorée du XIIIe siècle, Marie, mère de Miséricorde, une statue de pierre, peinte et dorée, placée sur le portail du transept sud. La statue originale est aujourd’hui conservée à l’intérieur du transept sud. Pour suivre le parcours spirituel, il faut d’abord passer la porte Sainte. Un livret accompagne le pèlerin dans sa réflexion et sa prière, en se servant de sept œuvres d’art comme autant d’étapes spirituelles, à commencer par le Christ aux liens. Le moment le plus intense reste, comme au Moyen Âge, celui du pèlerinage dans le labyrinthe lui-même.
Le Labyrinthe, chemin de foi
Le dallage en marbre noir et blanc de la cathédrale d’Amiens dessine un labyrinthe au sol. Mis en place dès le XIIIe siècle, il a été détruit en 1828 puis refait à l’identique en 1894. Les fidèles qui ne pouvaient se rendre en pèlerinage à Compostelle ou en Terre Sainte suivaient ce parcours du labyrinthe à genoux. Pour les chrétiens, le labyrinthe symbolise le pèlerinage sur cette terre, où nous marchons vers la sainteté, en avançant, en reculant, en hésitant, en nous perdant aussi en route. La bonne nouvelle, c’est que Dieu miséricordieux vient sans cesse nous remettre dans le droit chemin, si nous acceptons de le suivre.