La communauté de l’Emmanuel a à cœur de former des jeunes missionnaires. C’est pourquoi, un peu partout à travers le globe, des Philippines jusqu’au États-Unis, elle a créé des « Emmanuel School of Mission » (ESM). Aleteia a visité une de ces écoles bien spéciales.Ils ont beau n’avoir qu’entre 19 et 27 ans, ils vivent déjà dans un des lieux les plus mythiques au monde : la Trinité-des-Monts, en haut des escaliers de la célèbre place d’Espagne de Rome. Ils ? Une douzaine de jeunes de six pays différents qui ont décidé d’interrompre pendant un an leurs études ou leur carrière pour consacrer une année au Christ. L’objectif est de se former à la mission en posant les fondements d’une vie chrétienne solide grâce à une vie de prière régulière, une formation humaine, intellectuelle et surtout une vie fraternelle intense.
Faire de sa vie une mission permanente
« Ce n’est pas un an de mission mais c’est une année pour que toute sa vie soit missionnaire ! », explique le directeur de l’ESM romaine, Pierre Woitiez. Membre de la communauté de l’Emmanuel, il est venu dans la capitale italienne pour se mettre au service de l’école d’évangélisation pendant trois ans. Avec un prêtre, le père François, et une laïque consacrée, ils forment une équipe de choc qui reste attentive aux besoins et aux demandes des jeunes, n’hésitant pas à adapter le programme des cours notamment.
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« La jeunesse est un âge où l’on se construit, l’enjeu est de construire sur des bases solides », explique le père François. C’est ce que cherchait Brune en arrivant à l’ESM. Elle voulait recentrer sa vie sur l’essentiel: « Je ne voulais pas que ma foi repose sur une communauté ou sur une famille, mais qu’elle repose vraiment sur Dieu. »
Pour cette jeune fille dynamique, choisir Rome, c’était choisir de vivre au cœur de l’Église mais aussi l’occasion de découvrir sa dimension universelle. Quand on sait qu’un million de touristes rentrent tous les ans dans l’église de la Trinité-des-Monts et qu’ils sont plus de 20 millions sur la place d’Espagne, quelques mètres plus bas, on ne s’étonne pas d’entendre la jeune fille dire : « À Rome, c’est le monde entier qui vient à nous ! ».
Aller à la rencontre des autres
Une fois par semaine, les jeunes occupent leur après-midi à aller à la rencontre de ces touristes. “Il y a différentes nationalités, différents âges, différentes histoires, on parle à des juifs, des protestants, des musulmans”, raconte Brune. Gabrielle, une de ses camarades, raconte une rencontre avec un musulman, avec qui elle a pu prier. Un moment particulièrement fort. “Souvent cela ne dure que quelques minutes. Nous ne voyons pas les fruits, mais cela nous apporte toujours de la joie !”, se réjouit-elle. Les jeunes de l’ESM de Rome font aussi une mission de compassion en allant régulièrement à la rencontre des personnes vivant dans la rue.
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Accompagnateurs comme jeunes, tous sont unanimes : l’enjeu de cette année est d’apprendre à se connaître. Un grand défi qui est primordial pour celui qui veut répondre à sa vocation missionnaire, estime Gabrielle : “Pour être missionnaire, il faut savoir recevoir sa mission. Et pour recevoir sa mission, il faut être capable de se connaître. C’est là qu’on apprends vraiment à être missionnaire, et à aller là où le Christ a besoin de nous.”
Il arrive de s’apercevoir de ses limites et ses faiblesses dans la mission, racontent Brune et Gabrielle, mais il ne faut pas se décourager. « Mais comment Dieu a fait pour évangéliser le monde ? (…) Il a pris des pêcheurs, des publicains, des collecteurs d’impôts ! Ce sont des bras cassés avec Jésus. Et bien, avec ces douze hommes, il a révolutionné l’histoire du monde. » Un fait qui pousse les jeunes filles à conclure : « Nous sommes en mission et ce n’est pas parce que nous ne sommes pas parfaits que nous devons avoir peur ».
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