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Will Conquer, un missionnaire des temps modernes

Le père Will Conquer, prêtre des Missions Étrangères de Paris

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À 30 ans à peine, le père Will Conquer est prêtre pour les Missions Étrangères de Paris (MEP). Ordonné l’année dernière, il s’apprête à partir pour sa mission « ad vitam » au Cambodge. Portrait d’un jeune missionnaire moderne et enthousiaste.

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Avec sa tête d’acteur américain, on a envie de dire que le père Guillaume Conquer est bien dans ses baskets, mais sa soutane nous le rappelle : c’est plutôt bien dans ses sandales que l’actuel chapelain de Saint-Louis-des-Français de Rome se prépare à partir au bout du monde.


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Le père Will, comme on le surnomme, est dans les starting block pour son grand départ en mission en octobre 2019. Les manches de sa soutane retroussées tel un scout prêt à servir, c’est dans un esprit d’aventure que le jeune prêtre souhaite se rendre dans le pays qui lui a été assigné, le Cambodge. À tel point qu’il compte utiliser tous les moyens mis à sa disposition pour se rendre au bout du monde : voilier, transsibérien, bus et moto.

Une manière de se mettre déjà dans une attitude volontaire, déterminé à servir l’Église locale. Il le sait, là-bas, tout est encore à reconstruire après les massacres commis par les Khmers rouges : près de 2 millions de personnes massacrées par les communistes entre 1975 et 1979. Mais le jeune prêtre se sent prêt, cela fait des années qu’il mûrit sa vocation.

« Retourné comme une crêpe »

Alors qu’il a tout juste ses études derrière lui, le père Will se rend avec un ami en Inde auprès des missionnaires de la Charité de Calcutta. Il est alors profondément marqué par ces personnes mourant seules, dans les rues. « Retourné comme une crêpe », il revient en France habité d’un grand désir d’être missionnaire. « Je suis rentré et j’ai tapé sur Google : ‘comment devenir missionnaire’ ». De clic en clic, il découvre les MEP, qui lui proposent de partir un an en tant que volontaire au Vietnam pour discerner sa vocation.



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Si l’évangélisation est nécessaire en France, avec des régions entières qui sont déchristianisées, reconnaît-il, c’est pourtant à l’étranger qu’il se sent appelé. « J’ai compris qu’il y avait une urgence », lance le jeune homme avec fougue, à tel point qu’on l’imaginerait partir pour l’Asie sur le champ. « Quand je vois ces milliards d’Asiatiques, le plus grand foyer de population au monde, qui n’ont personne pour leur annoncer le Christ, je me dis que je ne peux pas juste rester dans le confort de ma petite maison ».

Une vie spirituelle cohérente

Partir loin, certes, mais bien harnaché. Alors qu’il n’est qu’un adolescent, le jeune Guillaume comprend vite que le témoignage de foi ne vient compléter qu’une vie de foi intérieure, cohérente, parce que « la foi ce n’est pas juste porter un treillis et faire le ‘pélé de Chartres’ », glisse-t-il. Il décide d’aller voir, en véritable ‘électron libre’, ce qui se passe ailleurs et rejoint le Mexique où il retrouve une Église dynamique.


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Voyant ces églises pleines de gens pourtant dans une grande détresse, il prend aussi conscience de l’importance de la miséricorde et d’accueillir les personnes comme elles sont avec leurs histoires et parcours de vie. « On n’a pas envie quand on devient chrétien de rejoindre un club de gens parfaits qui portent haut et fier leurs honneurs », s’indigne-t-il sur un ton enflammé. Il s’agit plutôt de proposer un lieu « où l’on est aimé comme on est, avec notre passé mais surtout la promesse d’un avenir meilleur, c’est-à-dire la vie éternelle ».

Ce message, insiste-t-il, tout le monde peut le délivrer, car chaque baptisé est missionnaire, il n’y a pas lieu de s’interroger sur cette vocation, assène le chapelain : « Pour moi, la mission ce n’est pas avant tout une invention ou une question : “est-ce que j’ai la vocation missionnaire ou pas ?” c’est Dieu qui la donne à tous ».

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