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« Il monte, Dieu au milieu des acclamations (les vivats de jubilation). Et le Seigneur au son des trompettes. » Ce texte, emprunté au psaume 46, verset 6, sert pour le premier Alléluia et pour l’offertoire de la messe du jour de l’Ascension. Depuis les temps les plus anciens ce psaume est LE psaume de l’Ascension.
Le psaume de l’Ascension
Au sujet de cette Ascension, saint Thomas d’Aquin écrit : Post Christi resurrectionem oportet credere eius ascensionem, qua in caelum ascendit die quadragesima — « Il faut croire à la Résurrection du Christ ; nous devons ensuite croire en son Ascension, par laquelle il est monté aux cieux le quarantième jour. » Il s’agit du départ du Maître devant ses disciples mentionné précisément par saint Luc après quarante jours d’apparitions du Sauveur. Mais le verset du psaume, qui évoque par anticipation cet événement étrange du jour de l’Ascension, annonce aussi l’autre avènement du règne final eschatologique, à la fin des temps : l’avènement du Christ sur le monde, retour glorieux du Messie. Le credo l’exprime ainsi : « Il monta aux cieux, est assis à la droite du Père d’où il viendra juger les vivants et les morts. » Foi joyeuse donc et pleine d’espoir d’un retour, malgré la séparation.
Montée vers le haut
Dans le rite de la messe de l’Ascension, aussitôt l’Évangile lu, le cierge pascal qui figurait la présence de Jésus ressuscité est éteint pour marquer le départ du Christ. Quelques instants après cette extinction, pendant l’offertoire, va retentir cette courte pièce Ascendit Deus. C’est une pièce du premier mode c’est-à-dire avec quatre notes importantes : RÉ — la finale, LA — la corde principale utilisée pour la récitation du psaume si la pièce sert d’antienne, SOL — la teneur secondaire et pivot mélodique et enfin FA — autre corde du mode sur laquelle il y a de nombreuses cadences. La mélodie va exprimer de façon très imagée la montée du Fils vers son Père en montant tout simplement la gamme du RÉ grave au RÉ aigu et en marquant une petite étape sur le LA (dominante du mode).
Puis la joie éclate, se développe sur le mot jubilatione qui signifie cri, vacarme, chants joyeux. Ici c’est la répétition et l’insistance sur le DO aigu qui donnent cette impression d’épanouissement heureux. L’oreille remarquera l’identité du motif musical d’intonation de in jub… et Domi... (RÉ LA SI LA LA DO LA SOL).
Retour au calme
Enfin retour paradoxal au calme sur le mot tubæ : les trompes. La note FA va devenir importante et être utilisée pour chanter un Alléluia assez doux et contemplatif, contrastant avec la vigueur du début. Remarquons que la mélodie utilise un registre de note peu étendu avec une tierce mineure FA-RÉ nous faisant changer d’atmosphère modale, toujours en protus (c’est-à-dire avec la note finale RÉ) mais plagal, autrement dit sur un registre de note réduit et plutôt grave.
Pour en savoir plus : www.unavoce.fr/lascension-de-notre-seigneur/