separateurCreated with Sketch.

Entre seringues et sirènes, une école de mission au cœur du Bronx

whatsappfacebooktwitter-xemailnative
Bérengère Dommaigné - publié le 17/05/19
whatsappfacebooktwitter-xemailnative

La communauté de l’Emmanuel aime former les jeunes à la mission. Dans cette optique, elle a créé plusieurs écoles d’évangélisation un peu partout dans le monde, dont une à New-York. En plein cœur du Bronx, dix jeunes de neuf nationalités différentes se forment pendant neuf mois à la mission. Le père Charles Rochas, jeune prêtre de 40 ans, est le directeur de cette école. De passage à Lyon, entre New-York et Rome, Aleteia l’a rencontré entre deux avions.

Pour qu’Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l’avenir d’Aleteia deviendra aussi la vôtre.


Je donne en 3 clics

*don déductible de l’impôt sur le revenu

Pour cette deuxième promo new-yorkaise, ils sont dix jeunes, de 18 à 30 ans à loger en plein cœur du Bronx, où ils passent neuf mois à se former à la mission et à l’évangélisation. “Une Hongroise, un Belge, une Irlandaise, une Allemande, deux Australiennes, deux Français, une Polonaise, et une Equatorienne”, explique précisément le père Charles Rochas, directeur et fondateur de cette école américaine, l’ESM pour Emmanuel School of Mission. Après son expérience de directeur à l’ESM de Rome, le prêtre de 40 ans du diocèse de Lyon a répondu à l’appel lancé par l’archevêque de New York, Mgr Timothy Dolan, pour venir créer une ESM dans le Bronx.



Lire aussi :
“Il n’y a que les paroisses missionnaires qui survivront, les autres vont s’effondrer”

Pour cette mission de création et d’encadrement des jeunes, ils sont quatre. Outre le prêtre lyonnais, le père Paul, aumônier irlandais, Isabel, une anglaise passée par l’ESM de Rome et Debby, une américaine de 48 ans, la seule à ne pas vivre dans le logement communautaire mais qui vient chaque matin retrouver les jeunes missionnaires. “Le logement est très grand et effectivement en plein cœur du Bronx, avec son lot de seringues devant la porte et les sirènes hurlantes de jour comme de nuit”, raconte Sophie, professeur de lettres, qui vient d’y passer une semaine pour former l’équipe à la préparation au mariage.

Paroisse hispanique et sœurs de Mère Teresa

Mais cette ambiance n’arrête ni les jeunes ni les formateurs ! “Nous vivons là-bas des moments incroyables ! Et jamais nous ne nous sommes sentis en insécurité, alors que le quartier est connu pour sa violence et sa délinquance essentiellement dues à la drogue”, reprend le père Charles. Pour réussir cette intégration, l’équipe s’est appuyée sur les réseaux existants.

“En arrivant, nous nous sommes rapprochés de la paroisse, tenue par un prêtre espagnol extraordinaire, ainsi que des sœurs de mère Teresa qui vivent dans le quartier depuis des années, et y font un travail exceptionnel”. Ainsi les jeunes missionnaires en formation participent aux distributions de repas organisées par les sœurs, ou animent activement la vie de la paroisse. “Le dimanche, il y a cinq messes, quatre en espagnol et une en anglais (dans le Bronx, la population est à 60% hispanique, 40% afro-américaine). Rapidement, le père Pablo nous a laissé célébrer la messe en anglais afin de pouvoir confesser au fond de l’église ! ».



Lire aussi :
Melissa, une ballerine en mission dans le Bronx

L’ESM permet de former des jeunes sur quatre piliers : une formation spirituelle, intellectuelle, missionnaire et une vie communautaire”, rappelle le jeune prêtre, lui-même membre de la communauté de l’Emmanuel. L’idée est donc d’offrir à ces jeunes une formation complète pour qu’ils deviennent ensuite “des laïcs missionnaires engagés dans le monde”. Un modèle qui, jusqu’à présent, a plutôt bien réussi puisque l’ESM de New York est la septième du genre. Après celle de Paray-le-Monial fondée il y a bientôt 40 ans, le concept a essaimé en Allemagne, aux Philippines, au Brésil, en Italie puis au Cameroun et à New-York pour les deux plus récentes.

Utiliser les réseaux modernes

L’enjeu de cette implantation est d’américaniser l’école, en formant des jeunes américains et canadiens et en modernisant les concepts. En effet, le père Rochas a été frappé par la rencontre avec des pasteurs américains lui expliquant que s’il avait le bon message (la Bonne Nouvelle !), il n’avait pas les codes modernes pour la faire mieux connaître. Réceptif à ces conseils, il a donc mis en place un site internet dédié, à l’américaine, mais aussi une présence active sur les réseaux sociaux, notamment Instagram. Mieux faire passer le message donc, mais toujours en vue de l’essentiel, of course.


ROSARY
Lire aussi :
Elle récite le chapelet en direct tous les matins sur Instagram

Ordonné à 27 ans, le Père Charles Rochas, 40 ans, est prêtre du diocèse de Lyon et membre de la communauté de l’Emmanuel.  Il a dirigé l’ESM de Rome de 2013 à 2016 et a consacré six années à sa thèse de théologie pour laquelle il a reçu le prix Henri de Lubac ce jeudi 16 mai à Rome.

Vous avez aimé cet article et souhaitez en savoir plus ?

Recevez Aleteia chaque jour dans votre boite e−mail, c’est gratuit !

Aleteia vit grâce à vos dons

Permettez-nous de poursuivre notre mission de partage chrétien de l'information et de belles histoires en nous soutenant. 

Profitez de cette fin d'année pour bénéficier d'une déduction de 66% du montant de votre don sur l'impôt sur le revenu en 2024.

Newsletter
Vous avez aimé cet article et souhaitez en savoir plus ?

Recevez Aleteia chaque jour dans votre boite e−mail, c’est gratuit !