Les vertus héroïques du Père Carlo Salerio viennent d’être reconnues. Celui qui est désormais vénérable a eu un parcours atypique : parmi les premiers missionnaires italiens en Océanie et fondateur de l’ordre des Sœurs de la Réparation, il fut d’abord un révolutionnaire.
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Un grand pas en avant vient d’être franchi pour la cause de béatification du Père Salerio (1827-1870), missionnaire des PIME (les missions étrangères italiennes). Le pape François a reconnu le 13 mai dernier ses vertus héroïques. Détail singulier du personnage, avant d’être le fondateur d’un ordre de religieuses, le Milanais fut un véritable combattant du Risorgimento (unification) italien. Comment passe-t-on de révolutionnaire à fondateur d’un ordre ?
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Les chemins qui ont mené Carlo Salerio à la prêtrise sortent des sentiers battus. En 1848, alors qu’il est séminariste à Milan et qu’éclatent les ‘Cinq Journées de Milan’, ces émeutes contre l’Empire autrichien, Carlo ne reste pas le nez dans son bréviaire.
Porte-drapeau du ‘Bataillon des étudiants’
Au lieu de préparer leurs valises pour leur départ en mission, les séminaristes milanais s’impliquent en effet dans cet événement historique. Zélé, Carlo Salerio soigne et accueille les blessés. Quand le peuple se dirige vers le séminaire pour former des barricades, il leur vient en aide. Le combattant ne s’arrête pas là. A Mantoue, il devient porte-drapeau du ‘Bataillon des étudiants’.
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Finalement, à la fin de la guerre d’indépendance, Carlo Salerio est ordonné diacre. En 1852, le grand départ approche. Mgr Bartolomeo Carlo Rommilli, archevêque de Milan, remet un crucifix aux premiers missionnaires des PIME qui partent. Parmi eux se trouve le Père Carlo. Tous partent pour la même destination : l’Océanie. Après un long périple terrestre puis maritime, les missionnaires débarquent sur l’île de Woodlark au large de l’Australie.
Réparer les offenses faites au cœur de Jésus et de Marie
Si dès le départ le Père Carlo Salerio a considéré les indigènes comme ses enfants, l’intégration est néanmoins difficile. Très malade, le prêtre est même rapatrié. Un retour qui s’avère douloureux pour lui. Resté à la disposition du diocèse, confessant beaucoup, germe un jour en lui l’idée de créer une congrégation féminine engagée à réparer les offenses faites au cœur de Jésus et de Marie. Elle se réalise suite à la rencontre de Maria Carolina Orsenigo qui dirige alors une communauté de volontaires laïcs dans une paroisse milanaise.
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La communauté voit le jour le 2 octobre 1859 à Milan, avec l’ambition de venir en aide aux femmes dans le besoin. Quelques années plus tard, un noviciat canonique finit même par s’ouvrir et le nom définitif des Sœurs de la Réparation est finalement adopté. Du combattant au fondateur d’un ordre au service des plus nécessiteux, voilà un missionnaire qui détonne, une fois de plus.
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