Le médecin de Vincent Lambert a annoncé qu’il arrêterait l’alimentation et l’hydratation de son patient la semaine du 20 mai, en vertu de l’arrêt du Conseil d’État. Loin de toute polémique, la conférence des évêques de France (CEF) s’interroge sur ce que signifie « l’honneur d’une société humaine ».
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Alors que le médecin de Vincent Lambert vient d’annoncer aux proches du patient qu’il procéderait à l’arrêt des soins et à la sédation profonde de son patient à partir du 20 mai, la conférence des évêques de France (CEF) s’est exprimée sur l’« affaire Lambert » en s’interrogeant notamment sur ce qu’est « l’honneur d’une société humaine ».
« La situation médicale et humaine de M. Vincent Lambert est singulièrement complexe. Déterminer la prise en charge adaptée dans son cas n’est pas simple », rappellent tout d’abord Mgr Éric de Moulin-Beaufort, président de la CEF et archevêque de Reims, et Mgr Bruno Feillet, évêque auxiliaire de Reims. « Tout jugement à son propos est délicat. Ce qui a été vécu autour de M. Lambert est unique et ne devrait pas être transposé à d’autres cas. Face à de telles situations, aucune décision humaine ne peut être assurée d’être parfaite, ni même d’être la meilleure. »
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Dans une telle situation, « une société doit savoir faire confiance au corps médical et respecter la décision collégiale des médecins engageant leur responsabilité professionnelle et humaine ; les médecins, de leur côté, doivent accepter de prendre en compte les avis des proches et de nourrir leurs décisions d’une réflexion éthique sur la responsabilité des êtres humains les uns à l’égard des autres ».
Attention, il n’est pas question ici de maintenir quelqu’un en vie coûte que coûte : « Il appartient à la condition de l’homme et à sa grandeur d’avoir à mourir un jour », soulignent ainsi les évêques. « Il est bon de s’en souvenir en un temps où certains réclament le droit de mourir quand et comment ils le choisissent tandis que des prophètes du transhumanisme annoncent la fin de la mort ».
“La dignité de ses membres, surtout des plus fragiles”
Mais « c’est l’honneur d’une société humaine que de ne pas laisser un de ses membres mourir de faim ou de soif et même de tout faire pour maintenir jusqu’au bout la prise en charge adaptée. Se permettre d’y renoncer parce qu’une telle prise en charge a un coût et parce qu’on jugerait inutile de laisser vivre la personne humaine concernée serait ruiner l’effort de notre civilisation. La grandeur de l’humanité consiste à considérer comme inaliénable et inviolable la dignité de ses membres, surtout des plus fragiles. »