Pour aimer quelqu’un, « il n’y a pas besoin de lui demander son curriculum vitae » car « l’amour précède, il anticipe », a déclaré le pape François lors d’une rencontre avec la communauté catholique de Rakovski, enclave catholique dans la Bulgarie orthodoxe, le 6 mai 2019. Le matin même, le pontife a visité un camp de réfugiés de la Caritas où il a rencontré des familles irakiennes et syriennes.
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Dans l’église Saint-Michel, après avoir écouté des témoignages de catholiques et assisté à des danses traditionnelles, le pape François a confié sa joie d’avoir visité dans la matinée un centre dédié aux migrants. Là-bas, « ils m’ont dit que le cœur du Centre naît de la conscience que toute personne est enfant de Dieu, indépendamment de l’ethnie ou de la confession religieuse ».
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Dans ce centre de la Caritas, il y a beaucoup de chrétiens qui ont « appris à voir avec les yeux mêmes du Seigneur », a-t-il déclaré provoquant des applaudissements nourris dans l’assistance. Le regard de Dieu ne s’arrête pas sur les qualificatifs selon lui, mais cherche et attend chacun. Voir avec les yeux de la foi est une invitation à ne pas passer sa vie en « collant des étiquettes », en « cataloguant » celui qui est digne d’amour et celui qui ne l’est pas.
Il s’agit donc au contraire de chercher à créer des conditions pour que chaque personne puisse se sentir aimée, surtout celles qui se sentent oubliées par Dieu. Pour aimer quelqu’un en effet, « il n’y a pas besoin de lui demander son curriculum vitae ; l’amour précède, il anticipe ». Parce qu’il est gratuit, a insisté le pontife.
Dans ce Centre, « vous vous laissez interpeler et vous cherchez à discerner avec les yeux du Seigneur” en affrontant les problèmes. Car celui qui aime ne perd pas de temps à s’apitoyer sur lui-même, a-t-il estimé, mais il voit toujours quelque chose de concret à faire.
“Je n’ai jamais connu un pessimiste qui ait réalisé quelque chose de bien”, a déclaré le pape argentin citant là saint Jean XXIII dont les reliques sont présentes dans le chœur de cette église Saint-Michel. Détruite par un séisme, celle-ci a été reconstruite grâce aux efforts de Jean XXIII lorsqu’il était délégué apostolique entre 1925 et 1934. Le pontife s’est ainsi réjoui des témoignages de catholiques optimistes qui l’ont précédés : « Que c’est beau quand nos communautés sont des chantiers d’espérance ! », a-t-il lancé.
Les migrants sont une « croix de l’humanité »
Le matin même le pape François s’est rendu dans le Centre d’accueil de Migrants de la Caritas à Vrazhdebna près de Sofia. Aujourd’hui, le « monde des migrants et des réfugiés est un peu une croix, une croix de l’humanité et c’est la croix que tant de personnes souffrent », a-t-il alors déclaré.
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Avant sa prise de parole, le pontife a écouté les chants d’enfant Irakiens et Syriens et reçu des dessins de leur part. Il a également écouté les témoignages de leurs familles après avoir écouté des chants et reçus des dessins d’enfants syriens et irakiens. Le Pape, quant à lui, a remis une icône byzantine d’une Vierge à l’Enfant réalisée selon les techniques traditionnelles.
Après ce moment de rencontre avec la communauté catholique de Rakovski, le successeur de Pierre a pris l’avion pour Sofia où il doit se rendre à une autre rencontre, interreligieuse cette fois, avec les représentants des différentes confessions de Bulgarie. Orthodoxes, protestants, juifs et musulmans échangeront des signes de paix et chanteront ensemble. Le chef de l’Église catholique y récitera une prière et délivrera un message.