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Mgr Tagle, d’une famille pauvre des Philippines à la pourpre cardinalice

SYNOD2018
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Rachel Molinatti - publié le 01/05/19
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Archevêque de Manille (Philippines) depuis 2011, Mgr Tagle a une personnalité étonnante. Malgré son ascension fulgurante au sein de l’Église, l’homme n’a pas perdu sa simplicité. Dans un livre-entretien paru en mars dernier, il livre ce qui l’anime et raconte son combat en faveur des plus humbles.

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Confident du pape François, le cardinal Luis Antonio Tagle, archevêque de Manille (Philippines), a connu Jean Paul II et Benoît XVI. Il est aujourd’hui l’une des figures fortes de l’Église. Ce qui n’empêche pas cet homme de 61 ans à la tête d’un diocèse de plus de 3 millions de fidèles de garder l’attitude d’humilité que beaucoup lui connaissent. Enzo Bianchi, fondateur de la communauté de Bose, dit de lui qu’il « est un homme évangélique qui sait vraiment raconter Jésus-Christ ». Dans Dieu n’oublie pas les pauvres, un livre d’entretiens paru en mars 2019, Chito — ainsi qu’on le surnomme familièrement et qu’il se présente lui-même sur son compte Twitter — raconte son itinéraire, de son enfance dans une famille simple à son combat pour les personnes exclues.

Apôtre de la « piété populaire »

Ce « prince de l’Église qui n’aime pas la pompe ecclésiastique », ainsi qu’il est décrit dans la préface, a rencontré Dieu dès l’enfance. « La foi, je l’ai respirée en famille, avant tout », raconte-t-il. « Ma famille était une famille normale, composée de gens qui travaillaient dur et qui m’ont appris des valeurs simples : la foi, la famille, l’amour de l’Église, l’éducation, les principes sains ». Philippin, il est pétri de sa culture d’origine et se fait l’apôtre de ce que l’on nomme la « piété populaire ». Une piété dont l’expression a la vertu, selon lui, de fédérer les diverses couches sociales. « Selon moi, la plus grande forme de participation des gens à la vie de la foi passe par cette piété populaire. De plus, dans les manifestations de la piété, nous assistons à un mélange social des pauvres et des riches. […] Sous différentes formes, la religiosité populaire devient le lieu symbolique où foi et culture se rencontrent ».


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Un parcours semé d’embûches

Tout au long du livre, le cardinal nomme les différentes figures qui l’ont inspiré au fil des ans. Parmi elles, le père Redentor Corpuz, prêtre dans sa paroisse alors qu’il était enfant. Sa nomination dans une paroisse pauvre du diocèse pousse le jeune Chito à s’interroger sur le service des plus démunis, tout étonné qu’il se retrouve devant « sa vie faite de sacrifice, son choix de se vouer aux pauvres, la nouvelle paroisse où il vivait ». Son chemin vers la prêtrise n’a d’ailleurs pas été linéaire.



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Persuadé qu’il sera médecin, le futur prélat commence à s’intéresser à la médecine dès l’adolescence avant d’échouer à l’examen d’entrée au séminaire, puis d’y accéder finalement grâce à une approbation de dernière minute. De tous ses camarades entrés au même moment que lui, il est finalement le seul à être ordonné. Sacré clin d’œil du Bon Dieu. Et comme un signe en précède un autre, le cardinal, qui ne manque pas d’humour, raconte joyeusement son ordination diaconale un jour de typhon. « Avec ces conditions météorologiques si difficiles, ma première pensée fut : ou bien ce vent, me disais-je, traduit la présence de l’Esprit saint, ou bien il exprime la résistance du diable qui veut empêcher mon ordination ».


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Éducation et mission

Jeune prêtre, dans un pays fragilisé par la dictature de Marcos, on lui confie la formation des séminaristes. Éducateur dans l’âme, il a le souci de proposer aux jeunes un accompagnement de qualité. Pour lui, un bon formateur doit faire preuve de « connaissance et de fermeté, mais aussi d’humanité » et « être tout à la fois un compagnon, un père et un frère », tout en évitant l’écueil de la fermeture qui « est l’un des plus grands dangers » car « elle empêche de guider les jeunes vers la pleine et entière maturité ». Enfin, ce pasteur d’âmes, par ailleurs président de Caritas Internationalis, raconte son combat pour les plus démunis. Une bataille dont il mieux saisi le sens quand il étudiait la théologie aux États-Unis. Son expérience de volontaire chez les sœurs de mère Teresa, auprès des personnes sans abri et des malades du sida, lui a alors permis de toucher du doigt l’essentiel : « Grâce à cette expérience, confie-t-il, j’ai touché du doigt non seulement les blessures des personnes malades mais aussi celles de leurs familles. […] Pour moi, le fait de m’asseoir à côté du lit de ces malades, souvent des personnes très seules, fut une véritable expérience religieuse ». Un témoignage évangélique édifiant.

Dieu n'oublie pas les pauvres

© Le Cerf

Dieu n’oublie pas les pauvres, par Luis Antonio Tagle, éditions du Cerf, mars 2019

Ils ont donné leur vie pour les autres en 2018
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