Devant les difficultés pour devenir religieuse, puis pour partir en Amérique et y fonder le premier couvent des ursulines du continent, sainte Marie de l’Incarnation ne s’est jamais découragée. La missionnaire que nous fêtons ce 30 avril, ne plaisantait pas !
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Si sainte Marie de l’Incarnation reste peu connue en France, sa statue surplombe pourtant le fronton du Parlement du Québec, gage qu’elle y est célèbre. Cette femme est en effet la grande figure missionnaire du Canada francophone que Bossuet aimait appeler la « Thérèse d’Avila de la Nouvelle-France ».
Née à Tours en 1599, celle qui fut d’abord baptisée Marie Guyard avait à n’en pas douter du caractère. Une personnalité qui lui permettra de traverser bien des contrariétés. Alors que dès ses sept ans, elle avait choisi de donner sa vie au Christ, ses parents en décident autrement. Ils la marient à 17 ans à un riche entrepreneur de soierie, persuadés que son caractère un peu trop enthousiaste ne convient pas à la vie religieuse.
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Deux ans plus tard, l’époux de Marie décède et celle-ci se retrouve seule avec un enfant de six mois et une entreprise en mauvaise santé financière. Elle parvient toutefois à surmonter la situation et s’installe chez ses parents où elle mène une vie pieuse, soignant l’éducation de son fils. Quelques années plus tard, à 32 ans, elle parvient enfin à pousser les portes du noviciat de Tours.
« Il faut que tu ailles en Canada »
La confortable vie tourangelle ne semble toutefois pas faite pour sœur Marie de l’Incarnation. En 1634, celle-ci fait un rêve : elle y voit un pays, enveloppé de brouillard, avec une petite église sur laquelle se trouve la Vierge Marie tenant l’enfant Jésus dans les bras. Elle entend Jésus lui dire : « Il faut que tu ailles en Canada me construire une maison ».
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Aidée par une riche veuve voulant partir en Nouvelle France, elle parvient à répondre à cet appel ambitieux et en mai 1639, elle s’embarque à Dieppe. Après de longs mois de traversée périlleuse, elle débarque à Québec. Froid, maladie et malnutrition pèsent sur les quelque 300 habitants de ce qui n’est alors qu’une bourgade, couverte d’un épais brouillard blanc, exactement comme dans son rêve.
Une mission féconde
À leur arrivée, la religieuse et ses compagnes forment une petite communauté. Elles étudient l’iroquois et l’algonquin. Rapidement, colons et amérindiens leur confient leurs filles pour les éduquer. Les religieuses n’hésitent pas à imprégner leur enseignement de la culture amérindienne : catéchisme et chants se font dans ces langues. Devant l’affluence des petites élèves, d’autres ursulines viennent bientôt en renfort.
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Cette fécondité permet bientôt aux sœurs de construire un couvent. Sainte Marie de l’Incarnation y enseigne, accueille les nombreux visiteurs, les écoute et les conseille. À l’image de la petite Thérèse, patronne des missions quelques siècles plus tard, elle rayonne dans tout le nouveau continent sans jamais quitter son couvent.
Durant toutes ces années, elle écrit des milliers de lettres, notamment à son fils Claude, dans cette belle langue du XVIIe siècle. Elle y décrit le combat pour former la communauté chrétienne avec fermeté, patience et charité. Comme disait Jean Paul II, on peut vraiment voir en elle, la « mère de l’Église en Canada ».
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