Saint Joseph Vaz est le tout premier saint du Sri Lanka. « Grand missionnaire de l’Évangile », il a voyagé dans toute l’île, alors sous domination protestante, et s’est mis au service de l’Église clandestine qu’il est parvenu à relever avec zèle.
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Quelques jours après les terribles attentats survenus au Sri Lanka, la figure du père Joseph Vaz apporte un éclairage tout particulier sur la communauté chrétienne sri-lankaise. Ce prêtre missionnaire s’est en effet donné sans compter pour l’Église clandestine de l’île de Ceylan au XVIIe siècle. De plus, il a su “dépasser les divisions religieuses pour servir la paix”, comme l’affirmait dans un message le pape François en janvier 2015 lors de la cérémonie de canonisation du prêtre, célébrée à Colombo.
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En prison à cause de sa foi
Le souverain pontife avait alors particulièrement salué l’infatigable service du père Vaz pour tous, sans opérer aucune distinction d’origine. Dans cette île multiethnique et multireligieuse où chrétiens, bouddhistes et musulmans se côtoient, le missionnaire a « exercé son ministère pour les personnes qui étaient dans le besoin, quelles qu’elles soient, et où qu’elles soient ». Y compris en prison où le prêtre est jeté en 1692, accusé d’être un espion à la solde des Portugais. Cela ne suffira pas à l’arrêter : avec deux détenus catholiques, il construit une hutte-église et convertit les autres prisonniers.
En réalité, si Joseph Vaz est en prison, c’est en raison de sa foi. À l’époque, le catholicisme est proscrit sur l’île de Ceylan, sous domination des Néerlandais calvinistes. Les catholiques, associés à la puissance dominante précédente — le Portugal — sont persécutés. Et c’est bien pour cela que Joseph Vaz se rend sur l’île, pour venir en aide à ses frères dans la foi, privés de prêtres. Ordonné en 1676, il descend pieds nus toute la côte Sud de l’Inde déguisé en mendiant pour rejoindre finalement en cachette le Sri Lanka en 1687.
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Si le prêtre est jeté en prison à cause de sa foi, c’est aussi celle-ci qui va lui permettre d’en sortir. En 1696, le pays est frappé par une sécheresse abominable et toutes les prières des moines bouddhistes ne suffisent pas à y mettre fin. Le roi — bouddhiste lui aussi — se tourne alors vers le missionnaire prisonnier. Celui-ci bâtit un autel surmonté d’une croix et se recueille dans la prière. Aussitôt, une pluie abondante tombe, laissant seulement au sec le père Vaz et son autel de fortune ! Le roi autorise alors le missionnaire à prêcher librement sa religion, d’autant que celui-ci l’enseigne dans la langue locale. Ce respect de la culture hôte fait ainsi du père Joseph Vaz un pionnier de l’inculturation.
Une figure qui inspire toujours
Aujourd’hui encore, les catholiques sri-lankais s’inspirent de cette figure de sainteté exceptionnelle. À l’image du saint, la communauté catholique locale sait déjà dépasser les divisions religieuses. Fortement respectée alors qu’elle représente seulement 7 % de la population, elle est reconnue comme médiatrice, apaisant les tensions. Comme le saluait le pape François en 2015, cette communauté de croyants « ne fait pas de distinctions de race, de credo, d’appartenance tribale, de condition sociale ni de religion dans le service qu’elle rend à travers ses écoles, ses hôpitaux, cliniques et de nombreuses autres œuvres de charité. Elle ne demande rien d’autre que la liberté d’accomplir sa mission ».
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