Récemment récompensé par un concours de photographie de presse, le cliché pris sur le vif d’une petite fille migrante en pleurs a suscité une indignation générale. S’il interroge sur les politiques migratoires, il devrait aussi attirer l’attention sur l’engagement quotidien et inlassable des religieux dans l’accueil des réfugiés.Une petite fille qui crie dans la pénombre. Une maman arrêtée et fouillée par un policier. Sans doute avez-vous aperçu cette photo. Prise en 2018 à la frontière entre le Mexique et les États-Unis, elle a quelque chose de dramatique. Pour cette raison sans doute, elle a cette année été primée par le World Press Photo. Conséquence directe : la presse internationale s’est indignée face à ce cliché, désormais mondialement connu. Plus connu encore que le travail de ces missionnaires, religieux ou laïcs qui, chaque jour, œuvrent sans relâche auprès de migrants qui tentent de passer sur le territoire américain.
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Au Mexique, la situation est réellement préoccupante pour le clergé, peu soutenu et débordé. C’est le cas à Tijuana sur à la frontière avec les États-Unis. Pour cette seule ville, l’Église locale s’occupe de rien de moins que dix-sept maisons de migrants et de quelque 1.200 migrants, accueillis chaque jour. L’Église parvient tant bien que mal à nourrir et accueillir ces personnes émigrées, grâce aux dons et offrandes des particuliers, aidée par les quelques rares ONG sur place. Malheureusement, le cas de la petite hondurienne de la photo n’est pas un cas isolé : les missionnaires doivent venir en aide à plus 1.800 familles séparées depuis octobre 2016, selon Radio Canada.
« La porte du Mexique »
Toujours à Tijuana, surnommée “la porte du Mexique”, œuvre sans relâche depuis plus de trente ans un centre tenu par les Salésiens. Accompagné de volontaires, le père Chava y distribue entre 800 et 1.500 repas chaque jour. Sans la moindre aide de l’État, les Salésiens peuvent compter uniquement sur la solidarité des Mexicains. La paroisse des Ambassadeurs de Jésus, elle aussi, est un refuge pour les migrants. Avec l’un des plus vastes dortoirs de la ville, elle accueille 250 personnes de toutes les nationalités. Alors que les caravanes ne cessent d’affluer, et que les centres tenus par les religieux saturent, l’État durcit sa politique : quatre centres publics d’accueil ont été fermés dernièrement.
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Ce service rendu aux migrants n’est qu’une réponse à l’appel pressant du Pape à leur porter secours, estime le père Arturo Montelongo, secrétaire de la Commission pour la mobilité de la Conférence épiscopale du Mexique. « Le pape François nous exhorte à accueillir, protéger, promouvoir et intégrer, pour pouvoir transformer la société mondiale et définir une fois pour toutes le fait que la migration est un droit et que les migrants ne constituent pas un danger mais une chance de développement», confiait-il ainsi à Fides.
Selon le prêtre catholique, ces migrants portent en eux « l’enthousiasme pour une vie meilleure » et sont conscients des « grandes difficultés qui les attendent ». Cependant, poursuit-il, bien qu’étant de différentes confessions chrétiennes, « ils savent que, sans l’aide de Dieu, il serait encore plus difficile d’aller de l’avant ».
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