Une vague d’attentats visant trois églises dans lesquelles on célébrait la résurrection du Christ ainsi que des hôtels de luxe a durement touché le Sri Lanka dimanche 21 avril. Aleteia a été à la rencontre de plusieurs membres de la communauté sri lankaise de France. Témoignages.
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Une série d’attentats a fait plus de 300 morts au Sri Lanka dimanche 21 avril. Alors que les réactions se multiplient, Aleteia est allé à la rencontre de personnes appartenant à la communauté sri-lankaise en France. Jeanine, 28 ans, est agent d’escale à l’aéroport Paris-Charles de Gaulle. Elle fréquente l’église Sainte-Geneviève de Garges (Val-d’Oise), dans laquelle on célèbre régulièrement des messes en tamoul. Plus de la moitié de sa famille vit au Sri Lanka. “Tout le monde est sous le choc”, confie-t-elle à Aleteia. “Auparavant, il y avait déjà eu plusieurs problèmes entre les ethnies, mais c’est la première fois que j’entends parler d’une telle violence. Je sais qu’il se passe des choses comme celle-ci un peu partout dans le monde mais ici c’est la première fois. Je pense qu’il y aura une marche silencieuse pour soutenir les gens qui ont été touchés”.
“Pour nous, la guerre était terminée”
Un sentiment partagé par Pragash, 33 ans, qui fréquente la paroisse Saint-Joseph des Nations (Paris, XIe arrondissement). “Pâques est le jour le plus important pour les chrétiens. Tous les catholiques de France et d’autres communautés sont touchés. C’est vraiment quelque chose d’atroce”, raconte-t-il à Aleteia. “En tant que croyants, nous sommes bouleversés. Je fais partie d’une famille très religieuse. Parmi mes cousins, il y a un prêtre et deux religieuses. J’ai une cousine qui par chance n’a pas été touchée car elle a changé son horaire de messe. Aujourd’hui, nous nous posons beaucoup de questions. Les élections arrivent bientôt et nous nous demandons si ce n’est pas une manipulation politique. Les choses sont en train de s’aggraver. Nous allons trouver des coupables, mais s’agit-il des vrais coupables ? Dans un pays comme le Sri Lanka, malheureusement, toute la vérité ne sort pas immédiatement. Les musulmans et les catholiques sont en minorité : il y a plus de bouddhistes et d’hindouistes. Pour nous, la guerre était terminée, entre guillemets. Là, c’est un choc. Les gens ont peur. Tout le monde en parle et se demande pourquoi ce sont toujours les minorités qui sont prises pour cible. Cela va créer de la haine et la religion nous dit justement qu’il faut éviter cela”.
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Pravin, 21 ans, est étudiant en informatique. Il est issu d’une famille tamoule mixte : son père est chrétien et sa mère est hindouiste. Ces attentats l’attristent d’autant plus qu’un véritable effort de réconciliation entre les différentes communautés ethniques et religieuses sri-lankaises était à l’œuvre depuis la fin de la guerre civile (de 1983 à 2009 et qui a fait plus de 100.000 victimes, ndlr). Selon lui, elle avait contribué à un apaisement entre les différentes religions. “Chez les Tamouls, tout le monde parle des attentats et la tristesse est unanimement partagée, quelle que soit la religion”, rappelle le jeune homme.