Sans la Résurrection du Christ, la naissance de l’Église est inexplicable. Si les récits de la résurrection avaient été inventés, jamais la découverte du tombeau vide aurait été attribuée à des femmes.Selon l’hypothèse la plus crédible, les disciples ont dérobé le corps de Jésus. Ils auraient donc inventé la résurrection. Mais à l’analyse, ni les textes évangéliques ni l’évolution du groupe ne sont compatibles avec cette hypothèse, car si les récits de la résurrection avaient été inventés, il est presque certain que l’on n’aurait pas attribué la découverte du tombeau vide à des femmes. Et encore moins que Jésus ressuscité soit apparu en premier à Marie-Madeleine !
L’impossible témoignage
Les textes relatent qu’après la mise au tombeau de Jésus, les hommes — sans doute désespérés — laissent les femmes se rendre au tombeau. Celles-ci sont plus courageuses que les hommes ; les quatre évangélistes s’accordent pour préciser qu’elles partent tôt le matin.
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Jésus ressuscité ? L’énigme du tombeau vide
Le raisonnement à suivre ici s’apparente à celui de la démonstration par l’absurde. C’est une méthode classique, souvent employée par les scientifiques et par les mathématiciens. Si la résurrection n’avait pas eu lieu, quelles en auraient été les conséquences logiques ? Réponse : en aucun cas, les évangélistes auraient inventé le recours à des femmes pour authentifier l’événement. Selon l’historien juif Flavius Josèphe, le témoignage des femmes avait si peu de valeur qu’elles n’avaient même pas le droit de témoigner dans une cour de justice. Différents auteurs ont avancé cet argument, comme Frank Duquesne en 1952 (La Résurrection de Jésus-Christ et la critique rationaliste) : « Dans le monde antique, romain et surtout juif, si ce récit avait été inventé, on n’aurait pas attribué la découverte du tombeau vide à des femmes. » Frank Morison, écrit dans Who moved the stone ? que jamais les femmes n’auraient été choisies comme « actrices centrales du complot ».
Des disciples dévalorisés
Par ailleurs, les disciples n’auraient probablement pas toléré d’être présentés de façon aussi dévalorisante. Les Évangiles dressent un portrait des disciples sans concessions : sceptiques, lents à la compréhension. Ils reconnaissent difficilement Jésus ressuscité ; autant Marie-Madeleine que les disciples d’Emmaüs et plus tard le groupe rassemblé au bord du lac de Tibériade. Les deux disciples qui vont à Emmaüs sont tristes, abattus et ne comprennent pas ce qui est arrivé. Ce que leur reproche Jésus selon Luc : « Comme votre cœur est lent à croire tout ce qu’ont dit les prophètes ! » Selon Jean, Thomas a besoin de toucher les plaies de Jésus pour croire à la résurrection : « Si je ne vois dans ses mains la marque des clous, et si je ne mets mon doigt dans la marque des clous, et si je ne mets ma main dans son côté, je ne croirai point. » Et c’est ensuite cette phrase magnifique de Jésus : « Parce que tu m’as vu, tu as cru. Heureux ceux qui n’ont pas vu, et qui ont cru ! »
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Jésus ressuscité ? La certitude du personnage historique
Ajoutons aussi que les rédacteurs n’auraient sans doute pas cité Joseph d’Arimathie venu chercher le corps de Jésus pour l’ensevelir dans son propre sépulcre. En effet, Joseph appartenait au Sanhédrin qui avait condamné Jésus ! Dans ces conditions, pourquoi inventer l’intervention d’un personnage qui faisait partie du groupe des ennemis ? Il est peu probable que les disciples auraient accepté d’entendre diffusés des textes si peu valorisants pour eux, s’ils étaient inexacts… Il ne reste qu’une explication : c’est ainsi que les faits se sont déroulés et les disciples n’ont raconté que la vérité. Même si elle semblait les pénaliser à première vue…
Un Christ difficilement reconnu
Des faussaires auraient évidemment fabriqué un Christ ressuscité facilement identifiable plutôt que d’insister sur les difficultés à le reconnaître. C’est la déduction de Benoît XVI (Jésus de Nazareth) : « Si on avait voulu inventer la Résurrection, toute l’insistance se serait portée sur la pleine corporéité, sur le fait d’être immédiatement reconnaissable et, en plus, on aurait peut-être imaginé un pouvoir particulier comme signe distinctif du Ressuscité. » Et dans ce cas, pourquoi inventer un « corps glorieux » qui aurait eu en même temps les blessures de la croix ? Selon Jean, Jésus apparaît aux disciples réunis : « Il leur montra sa main et ses côtés ».
Les témoignages oculaires
Enfin, saint Paul et les autres auteurs n’auraient pas pu porter des témoignages aussi clairs auprès de leurs contemporains. Seize ans après la mort du Christ, Paul précise que plus de 500 personnes ont vu Jésus ressuscité et que la plupart sont toujours en vie. Si la résurrection n’avait pas eu lieu, comment Paul aurait-il pu faire part d’une si longue liste de témoins oculaires (1 Cor 15, 6) ? Selon Norman Geisler et Franck Turek dans I don’t have enough faith to be an atheist, « Paul aurait immédiatement perdu toute crédibilité devant ses lecteurs de Corinthe en mentant d’une manière si flagrante. »
Au total, les apôtres et les disciples n’ont pas pu vouloir tromper leurs auditeurs. Tous leurs intérêts y étaient opposés ; ils auraient été les premiers à se sentir trompés par Jésus. S’il n’était pas ressuscité, à quoi cela servait-il d’affronter la persécution et la mort pour lui ? Quel avantage matériel en tiraient-ils ?