Sans la Résurrection du Christ, la naissance de l’Église est inexplicable. Plusieurs théories s’affrontent pour expliquer l’inexplicable, toutes contredites par les faits, par la science et par les témoignages.
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Les opposants à la résurrection avancent plusieurs thèses « rationnelles » très peu crédibles : la substitution avant la crucifixion (Coran), la mort apparente, les hallucinations des disciples. La version du vol du corps est plus solide. D’après Matthieu (Mt 28,13), cette version est choisie par les chefs des prêtres : « Vous direz ceci : ses disciples sont venus de nuit et l’ont dérobé pendant que nous dormions. »
La thèse de la substitution
Les premières thèses viennent de croyances gnostiques nées loin de Jérusalem et loin des faits. La moins crédible est celle de la substitution de personnes, thèse que semblent accréditer les musulmans. Selon le Coran (sourate 4 – versets 156-157), « [les juifs] ne l’ont ni tué ni crucifié, ce fut une illusion, de simples conjectures, en vérité ils ne l’ont point tué ». Mais cette opinion ne fournit aucune explication alternative historiquement crédible. En réalité, c’est un argument purement théologique et non pas historique. On peut noter aussi que le fait de ne pas reconnaître la mort de Jésus permet de faire l’impasse sur sa résurrection qui peut être considérée comme un « signe » de sa divinité. Le Coran, écrit au moins sept siècles après les événements ne fait que rapporter des croyances gnostiques apparues au deuxième siècle qui circulaient loin de Jérusalem et qui, n’acceptant pas la mort de Jésus, avançaient la théorie de la substitution de Jésus par Simon de Cyrène qui l’avait aidé à porter la croix.
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La théorie de la « mort apparente »
La thèse dite aussi de la « pâmoison » date du début du XIXe siècle soutient que Jésus ne serait mort qu’en apparence. Elle a été promue par le théologien allemand Karl Heinrich Georg Venturini (Natürliche Geschichte des grossen Propheten von Nazareth). Mais l’on sait que la série des tortures infligées à Jésus ne permet pas de survivre. La flagellation subie par Jésus avec les lanières du fouet lestées d’éclat de plomb ont lacéré profondément ses chairs : beaucoup mouraient durant ce supplice. Jésus était très affaibli, il ne put porter lui-même la poutre transversale de la croix jusqu’au lieu d’exécution. La crucifixion (le pire des supplices selon Cicéron) l’a asphyxié progressivement, sans parler du coup de lance au côté. Il en sort du sang et de l’eau, selon l’évangéliste Jean qui rapporte ce détail supplémentaire. Jean n’est pas un expert en médecine : il rapporte le fait pour d’autres raisons. Ce qui est intéressant, c’est que sans le vouloir, il nous livre un fait clinique. Les épreuves atroces qu’a subies Jésus ont provoqué une accumulation d’eau dans le péricarde. Or du sang demeure dans le cœur lui-même. Ainsi, l’eau et le sang qui sortent de la plaie sont la preuve que le cœur a été effectivement transpercé par la lance.
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Ajoutons le fait que les soldats romains savaient bien faire la différence entre un mort et un mourant. Ainsi, comment supposer que Jésus serait tombé dans un état simulant la mort pour revenir ensuite à un état de conscience normale ? Et enfin, comment trouver suffisamment de force pour faire glisser la pierre qui fermait le tombeau ? C’est impossible.
L’hypothèse d’hallucinations collectives
Une troisième théorie avancée par l’écrivain français Renan dans La vie de Jésus, ouvrage publié en 1863, admet que Jésus qui n’est qu’un homme est bien mort mais que ses prétendues apparitions aux disciples ne sont en fait que des hallucinations. On connait mieux aujourd’hui ce trouble mental. Avoir une hallucination, c’est désirer voir quelque chose, voir en fait autre chose, et prendre cette autre chose pour ce que vous souhaitiez voir… Les disciples, en revanche, ont réellement vu ce qu’ils cherchaient, mais ils n’ont pas cessé de le prendre pour autre chose ! Exemple le plus fameux, Marie-Madeleine voit Jésus et le prend pour le jardinier !
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En réalité, au moment décisif, lorsque Jésus fut arrêté et exécuté, les disciples n’étaient dans l’attente d’aucune résurrection. Ils prirent la fuite et considérèrent que le cas de Jésus était clos. De plus, des hallucinations n’expliqueraient pas qu’autant de personnes (environ cinq cents selon Paul) aient eu des expériences similaires dans des contextes différents pendant plusieurs jours. Les disciples n’ont pas pu se tromper : ils étaient des hommes qui avaient les pieds sur terre, des pêcheurs, loin d’être enclins à avoir des visions. Au départ, ils ne croient pas ; Jésus doit presque forcer leur résistance : « Ô cœurs… lents à croire ! »
La version la plus plausible
Il reste une version intelligente choisie par les responsables religieux juifs : les disciples de Jésus ont dérobé le corps de leur Maître pour faire croire à la résurrection. Cette version du vol est la plus répandue des théories dites « rationnelles ». Mais le tombeau était sous la garde de plusieurs personnes. Et une pierre barrait l’entrée. Enfin, les voleurs auraient-ils pris la peine d’enlever les bandes et de plier le linge à part ? « Pierre aperçut le linge que l’on avait mis sur la tête de Jésus, précise Jean, non pas avec les bandelettes, mais roulé à une place à part » (Jn 20, 7).
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