L’émotion universelle autour de l’incendie de Notre-Dame de Paris met en lumière un attachement insoupçonné à ce qui fait la France : son rayonnement culturel, et ses racines chrétiennes. Cette unité retrouvée ramène à l’essentiel. De la purification par le feu surgit l’espérance.L’émotion est intense. L’événement est total. L’embrasement quasi mystique de Notre-Dame de Paris bouleverse un monde acculturé, cette France sécularisée, et nos âmes en deuil. Personne ne peut y échapper : l’émoi est universel et l’émotion est complète. D’abord, le désespoir, la colère, l’abandon : une partie de l’âme de la France semble s’être envolée. Accueillons cette tristesse, mais n’en restons pas là. Sauvons-nous de l’affliction qui peut être dangereuse quand elle conduit l’homme au désespoir. Car en effet, la gravité de cet événement révèle la beauté de son espérance.
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Un nouveau souffle d’unité
Il est sûrement difficile pour certains de dépasser l’accablement, la désolation du deuil de cette cathédrale presque millénaire, et d’accepter de voir l’espérance qu’il magnifie. Cependant, la première raison de continuer d’espérer réside dans ce nouveau souffle d’unité, que la France semblait avoir abandonné depuis de longues années. Ce désastre nous rassemble, révélant l’espérance de la fraternité. Un seul et même symbole, une seule et même œuvre d’art, une seule et même cathédrale : notre tristesse converge en un seul lieu, celui du cœur de Paris, Notre-Dame. Chacun vit son deuil à sa manière, qu’il soit artistique, religieux, littéraire, ou même romantique ; teinté d’insurrection sociale ou de défense de l’État ; de laïcité ou de spiritualité. Cependant, nous reposons tous sur un même pied d’égalité dans notre tristesse : celui du partage universel d’une même affliction profonde, quand l’âme de la France semble être touché en plein cœur. Des ténèbres se révèle l’espérance : celle de Notre-Dame, sainte patronne de la France, qui rassemble son peuple.
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Un attachement insoupçonné
Mais cette espérance est encore plus grande. L’unité des hommes se déploie : au-delà du partage d’une émotion commune, nous vivons un moment d’exception de solidarité culturelle et nationale. En effet, cet émoi universel met en lumière un attachement, parfois insoupçonné, à ce qui fait la France : son rayonnement culturel, et ses racines chrétiennes. Ainsi, cette unité n’est pas uniquement un symbole de la solidarité humaine, mais aussi une unification profonde de la France, de notre France, autour de son patrimoine, de son histoire, de son identité. Dans un temps où l’incertitude culturelle est à son paroxysme, accompagnée d’un déchirement social et d’une méfiance profonde de notre appartenance à une « Nation française », Notre-Dame réunit. Les réactions à l’unisson en témoignent : nous sommes touchés car c’est notre identité qui a été meurtrie. Et cette consubstantialité, pour certains assumée et pour d’autres encore insoupçonnée, c’est le Christ.
Cette Vierge qui est nôtre
L’espérance de cette unité humaine et culturelle semble traduire un nouveau souffle : celui d’un nécessaire renouveau spirituel, que chacun est appelé à vivre à sa manière. Cet événement paraît marquer une véritable rupture, un point d’arrêt dans la décrépitude spirituelle que nous sommes en train de vivre. Ce rassemblement, cette étreinte nationale autour de Notre-Dame s’ancre profondément sur nos racines chrétiennes. N’oublions pas le pouvoir du nom : « Notre-Dame ». Le monde est, depuis ces dernières heures, entièrement tourné vers la Vierge Marie. Cette Vierge qui est « Nôtre », qui s’adresse à tous et qui nous connaît tous. En ce lundi de Semaine Sainte, cette croix en feu semble brûler de l’amour du Christ dans Sa Passion, Lui qui donna sa vie pour sauver chacun de nous. Le Christ et la Vierge Marie sont pleinement présents : Lui par Sa croix et Elle par Son nom.
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Souvenons-nous de la prophétie de la vénérable Marthe Robin : après avoir connu la désespérance économique, sociale et spirituelle, la France vivra une “Pentecôte d’Amour”. Elle deviendra à nouveau cette force spirituelle et cet exemple de foi, elle, la Fille aînée de l’Église. Cette communion des cœurs autour de Notre-Dame offre un moment d’accalmie, dans cette crise où l’Église blessante a été blessée. Aujourd’hui, il n’est plus question de l’Église des hommes, faibles et pécheurs, mais de l’amour de Dieu lui-même. Cette unité autour de Notre-Dame nous ramène à l’essence même du christianisme, symbolisée par la croix en feu : l’amour sans mesure d’un Dieu pour les pécheurs.
Purifiés par le feu
Cet événement provoque de manière inédite un réveil des chrétiens : il appelle chacun à découvrir et à écouter cette voix qui nous fait vivre. La destruction par le feu est une image très claire, qu’avait déjà comprise saint Pierre dans l’une de ses épîtres : « Afin que l’épreuve de votre foi, plus précieuse que l’or périssable, qui cependant est éprouvé par le feu, ait pour résultat la louange, la gloire et l’honneur, lorsque le Seigneur Jésus Christ apparaîtra » (1P 1, 7).
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Notre-Dame a été purifiée par le feu, ces flammes dévorantes semblent mettre fin à notre désespérance spirituelle. La violence de notre tristesse révèle la force de notre désir de Dieu, de cette âme spirituelle qui habite en chacun, et n’attend que d’être révélée ! Ce sont nos cœurs de pierres qui brûlent ; peut-être nous incombe-t-il de les transformer en cœurs de chair ? Nous sommes tous invités à répondre à l’appel de la Vierge Marie, à la mesure de notre foi et de notre engagement spirituel. Mais cette réponse doit avant tout venir du cœur. Cette transformation doit être radicale, afin de ne pas retomber dans l’indifférence et l’individualisme, une fois la tristesse disparue. Il est temps que les chrétiens s’engagent, que les chrétiens se donnent. Il est temps que les chrétiens vivent pour le Christ !
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Ce rassemblement, cette communion autour de ce même cœur, conscient ou inconscient, magnifie cette espérance. Celle de notre France qui demain renouvellera son baptême !
Vierge Marie, Mère de la France,
Que le feu qui brûla votre maison
Vienne brûler dans nos cœurs.