Le clocher flottant du lac de Resia (Italie) est l’unique souvenir hérité du village de Curon, englouti en juillet 1950.
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Un clocher flottant au cœur d’un lac émeraude, face aux montagnes : on croirait voir un paysage de carte postale. Pourtant l’histoire du clocher du village de Curon, dans la région du Trentin-Haut-Adige, n’est pas si idyllique. Le panorama actuel résulte du projet de réaliser un bassin artificiel, en fusionnant les deux lacs voisins de Resia et de Curon. Imaginé sous l’empire austro-hongrois, après la première guerre mondiale, le projet ne s’est concrétisé que 30 ans plus tard.
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En 1950, malgré les protestations des habitants, la ville est en partie détruite avant d’être submergée. Chaque édifice qui risque de bloquer la montée des eaux est démoli. Ce sont finalement quelque 160 maisons qui sont détruites, ainsi que l’école et des bâtiments agricoles. Dans un premier temps, les habitants sont priés de loger dans des logements de fortune, ce qui incitera une partie d’entre eux à déménager ailleurs. Le dernier dimanche de juillet, les cloches de l’église romane du XIVe siècle retentissent une ultime fois avant d’être retirées. Si une partie de l’édifice disparait à coup d’explosifs, le clocher âgé de 650 ans reste debout. Et une fois les 500 hectares de terres englouties par les eaux, il demeure l’unique construction qui émerge.
Un site touristique
Aujourd’hui, le clocher flottant du lac artificiel de Resia est devenu un lieu d’attraction pour les touristes. S’il est possible d’en faire le tour en bateau, les visiteurs peuvent même s’y rendre à pied, lorsque l’eau du lac gèle en hiver, et observer de près ce qu’il reste de cette structure du XIVe siècle. La légende dit que l’hiver ramène aussi le son des cloches qui avaient été retirées en juillet 1950.