Frappée par les scandales, visée par les médias, l’Église est dans la tourmente. L’occasion pour clercs et laïcs de retrouver de saines et saintes relations, dans l’union spirituelle et la charité. Rencontre avec Guillaume d’Alançon, un fidèle laïc qui propose un chemin de prière à l’Église. Marié et père de famille, Guillaume d’Alançon aspire à ne pas passer à côté du message chrétien : la sainteté est pour tout le monde… à condition de vivre selon le magistère de l’Église. À côté de son activité professionnelle, il a fondé les « Accueils Louis et Zélie », lieux d’écoute pour les familles en souffrance spirituelle et morale. Mais, côtoyant de nombreux prêtres, il est conscient que le sacerdoce est aussi attaqué par l’esprit du monde : « J’ai beaucoup d’amis prêtres qui sont fidèles, qui sont admirables, qui remplissent humblement leur mission jour après jour. Il est important que nous, les laïcs, les soutenions par la prière et les sacrifices, pour qu’ils restent forts dans la foi et soient bien armés dans le combat spirituel qu’ils vivent ».
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Sous la protection de la Vierge Marie
C’est pour cela qu’il a initié une neuvaine à la Vierge Marie qui garde les prêtres. Elle était originalement destinée aux prêtres eux-mêmes, mais les messages reçus l’ont poussé à la faire connaître aux fidèles : « Il est fondamental de prier la Vierge. Comment se passer d’une mère ? Le Christ a eu besoin d’une Mère, comment pourrions-nous, nous, nous en passer ? ». Puisque Jésus nous a confiés à Marie, alors nous pouvons lui demander son aide. Pour permettre aux prêtres de « toucher du doigt la tendresse de la Vierge », Guillaume a en outre lancé, avec la société Jean-Marie-Vianney, le projet d’une statue de Marie qui garde les prêtres au foyer sacerdotal d’Ars.
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Face aux péchés de ses membres, évêques, prêtres et fidèles, la nécessité de prier Marie s’impose aux parents, aux enfants, aux familles. Mais la prière doit se prolonger dans l’action : « Faisant fi de toute suspicion infondée, un des meilleurs soutiens que les fidèles peuvent apporter à leurs prêtres, c’est de se rendre à la messe le dimanche mais aussi en semaine, de se confesser souvent, d’avoir un accompagnateur spirituel… C’est bon pour eux et pour nous ! ».
Soigner le lien avec nos prêtres
Plus généralement, il est important de reformer une communauté solide. De montrer que l’on vit les uns avec et pour les autres. Les familles peuvent et doivent inviter leurs prêtres, pour qu’ils connaissent les familles de l’intérieur. Pour autant, « cette relation doit se nouer davantage au plan surnaturel et au plan de la charité concrète. Le copinage, la familiarité déplacée sont aussi dangereux que l’adulation. Bien que simple homme, le prêtre revêt l’autorité du Christ ! ». Guillaume d’Alençon rappelle ainsi que lorsque saint Pie X a été ordonné, sa mère a exigé qu’il soit appelé « monsieur l’abbé » dans sa propre famille. Pour faire véritablement corps, il est important que chacun reste à sa place, il ne faut ni cléricaliser les laïcs, ni laïciser les prêtres qui pourraient se réduire à n’être que des « potes ». L’habit ecclésiastique, la dignité de la liturgie et son orientation vers Dieu, sont des signes précieux pour nous rappeler que le prêtre est l’homme de Dieu. L’homme qui monte à l’autel, revêtu des ornements, est le même que celui qui marche dans la rue. En gardant une saine distance, « les laïcs protègent le prêtre de lui-même, ils lui rappellent qu’il est l’homme consacré, mis à part pour être tout à tous ».
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Guillaume d’Alançon témoigne : « Des centaines de prêtres m’ont écrit leur joie de s’être consacrés à la Sainte Vierge avec la neuvaine à “Marie qui garde les prêtres” ». Et même des évêques… Car, pour eux aussi, il existe une neuvaine, qu’il est possible de leur offrir car elle est faite pour eux.
En ces temps de conversion et de sanctification, et particulièrement durant la montée vers Pâques, faites monter vos prières pour les prêtres qui, à la suite du Christ, nous donnent leur vie. Vous pouvez aussi offrir le livret de la neuvaine aux prêtres de vos paroisses.
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