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Dix ans après le séisme, cette église de L’Aquila a retrouvé son lustre grâce à la France

AQUILA CHURCH

L’église Santa Maria del Suffragio à l'Aquila.

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Caroline Becker - publié le 05/04/19
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Le 6 avril 2009, la ville de L’Aquila (Italie) subissait un puissant séisme de magnitude 6,3 provoquant la mort de 308 personnes et réduisant la ville à un état de ruines. Dix ans plus tard, celle-ci s’est reconstruite tout doucement. Son église, élément phare de sa richesse culturelle, a retrouvé vie en partie grâce à la France.

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Il y dix ans, jour pour jour, à 3h32 du matin, les habitants des Abruzzes se réveillent, secoués par un séisme de magnitude 6,3. De nombreux bâtiments commencent à s’effondrer. La ville la plus touchée est L’Aquila, à une centaine de kilomètres de Rome, coincée entre quatre montagnes. Au lendemain du tremblement de terre, le pays est sous le choc. La ville compte ses victimes : 308 morts, près de 2.000 blessés et quelque 65.000 personnes sans-abri. L’État italien se mobilise. Benoît XVI se rend même sur place au cours d’une visite exceptionnelle. À ce drame humain s’ajoute l’épreuve de reconstruire une cité historique ravagée alors qu’elle possède un riche patrimoine artistique et culturel préservé du tourisme de masse.

AQUILA CHURCH

© Manuel Romano I NurPhoto
L’église avec son dôme détruit.

Une collaboration franco-italienne exemplaire

Parmi les bâtiments gravement endommagés, l’église Santa Maria del Suffragio, dite des Âmes saintes, n’est pas en reste. Ironie de l’histoire, elle fut construite en 1713 en hommage aux victimes du tremblement de terre de 1703. Elle se voulait symbole de la reconstruction de la ville au XVIIIe siècle. Avec le tremblement de terre de 2009, la façade de l’église souffre de nombreuses lésions et le dôme est presque totalement effondré. On relève des dommages au sol et à l’autel principal. L’image de l’église, en partie détruite, marque les esprits, devenant le symbole des destructions subies par la ville.

Très rapidement consolidée, une première réouverture temporaire dans une partie de la nef est possible dès 2010, moins d’un an après la tragédie. Mais devant la difficulté financière à laquelle le gouvernement italien fait fasse pour reconstruire l’intégralité de la ville, il lance un appel à la générosité auprès de ses partenaires étrangers. Invités à “adopter” l’un des monuments, plusieurs pays répondent à l’appel, dont la France.

AQUILA CHURCH

© Manuel Romano I NurPhoto
En 2014, les restaurations de l’église démarrent suite à la collaboration entre la France et l’Italie.

En 2014, le gouvernement français s’engage ainsi à financer une partie des travaux de consolidation et de restauration du monument à hauteur de 3 millions d’euros, sur un coût total estimé à 6,5 millions d’euros. Pendant quatre ans, une équipe d’experts français et italiens suit le chantier, du diagnostic structurel de l’édifice à la restauration complète de l’église. En visite à L’Aquila le 18 juin 2018, l’ambassadeur de France en Italie, Christian Masset, avait félicité ce partenariat, déclarant : « Après des années de travail partagé, jour après jour, entre la France et l’Italie, voir cette restauration qui sera bientôt achevée, est le signe tangible d’un partenariat international de haut niveau ».

10 ans après, l’église est à nouveau debout

Le jeudi 6 décembre 2018 au matin, sur la piazza del Duomo de l’Aquila, l’effervescence était palpable. Ce jour là, toute la ville était réunie et un millier d’enfants étaient assis aux premières loges en symbole de renaissance. Malgré les engins de construction encore présents, la ville inaugurait, quatre mois avant le dixième anniversaire du séisme, la réouverture de l’église Santa Maria del Suffragio. Nathalie Loiseau, alors ministre chargée des affaires européennes, accompagnée d’une délégation française, était accueillie par le président de la République italienne, Sergio Mattarella. Une inauguration qui s’est suivie, quelques jours plus tard, d’une messe de dédicace célébrée par l’archevêque de l’Aquila, le cardinal Giuseppe Petrocchi. Si aujourd’hui, l’édifice a retrouvé sa splendeur d’antan, les cicatrices, que l’on devine entre les parties anciennes et restaurées, rappellent aux générations futures les blessures passées et la capacité à les surmonter.



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