separateurCreated with Sketch.

La Nuit des Témoins : quand le témoignage « nous tourne vers la lumière »

whatsappfacebooktwitter-xemailnative
Domitille Farret d'Astiès - publié le 03/04/19
whatsappfacebooktwitter-xemailnative

Depuis 2008, l’Aide à l’Église en Détresse (AED) organise chaque année plusieurs soirées destinées à rendre hommage aux chrétiens persécutés à travers le monde pour leur foi. Une façon de soutenir de manière visible les communautés chrétiennes menacées et à rendre compte de leur situation.

Pour qu’Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l’avenir d’Aleteia deviendra aussi la vôtre.


Je donne en 3 clics

*don déductible de l’impôt sur le revenu

“Je ne me rendais pas compte de ce qui se vit dans le monde”, confie Bruno, la trentaine, à la sortie de la Nuit des Témoins organisée fin mars à La Rochelle. “Je ne pensais pas qu’il y en avait autant”, poursuit sa voisine. Ce jeune couple vient d’assister à cet événement itinérant qui existe depuis plus de 10 ans. Organisée par l’Aide à l’Église en Détresse (AED), la Nuit des Témoins est une série de veillées de prières et de témoignages qui fait étape dans plusieurs villes de France. Dédiée à ceux qui sont persécutés en raison de leur foi, ces « Nuits » veulent rendre hommage à des héros discrets qui, à travers le don de leurs vies, ont transmis un témoignage de foi inouï. En 2018, ce ne sont pas moins de 4.000 chrétiens qui ont été assassinés en raison de leur foi, soit 11 par jour en moyenne. “Si on ne décompte que les prêtres, religieux et religieuses — les représentants officiels de l’institution — le nombre de victimes a doublé en 2018 », alerte Marc Fromager, directeur de l’AED.

“L’Église veut tenir le flambeau de l’espérance”

Cette onzième édition a rassemblé plus de 3.000 personnes. Elle s’est déclinée en cinq veillées à Strasbourg, Nice, Coutances, La Rochelle et Paris. Au fur et à mesure des années, l’événement prend davantage d’ampleur et les pays mis en avant témoignent de la situation précaire de nombre de chrétiens dans le monde. Cette année, ce sont l’Inde, la Syrie et la République démocratique du Congo (RDC) qui ont été choisies pour porter la voix des chrétiens persécutés. Trois témoins ont pris la parole : Mgr Theodore Mascarenhas (Inde), sœur Mona Aldhem (Syrie) et Mgr Fridolin Ambongo Besungu (RDC), dénonçant la situation dramatique dans leurs pays respectifs abîmés par la guerre, le fondamentalisme, l’ambition et la corruption. “Martyr, nous le savons, veut dire témoin. Mais de quoi sommes-nous témoins quand sommes martyrs ? Tout simplement et d’abord d’un amour plus grand que la haine”, a lancé Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris, lors de la soirée à Notre-Dame de Paris. Durant chaque veillée, les noms de chrétiens tués dans l’année ont été égrenés au cours d’un martyrologe tandis que leurs portraits étaient portés en procession jusqu’à l’autel. “Dans la nuit du refus, des persécutions, du rejet du nom du Christ, des Témoins tracent toujours cette route de Dieu parmi les hommes”, a soutenu pour sa part Mgr André Marceau, évêque de Nice, lors de la veillée dans la basilique Notre-Dame de Nice.


mgr ambongo rdc aed
Lire aussi :
En RDC, « l’Église accompagne l’espérance du peuple »

“Dans le monde, on compte plus de 200 millions de chrétiens qui ne sont pas libres de vivre leur foi, soit un sur dix”, note Marc Fromager, directeur de l’AED. Alors que la Syrie et l’Irak étaient sur le devant de la scène ces dernières années, « il y a eu un basculement sur l’Afrique, notamment au Nigeria, avec une vraie dégradation de la situation », explique-t-il. Selon Mgr Fridolin Ambongo Besungu, la RDC est un pays immensément riche potentiellement mais son peuple est classé parmi les plus pauvres de la planète. “Son malheur, c’est la richesse du sous-sol sur lequel il est assis et qui jette la population dans une pauvreté extrême”, déplore-t-il. Face à cette situation, “l’Église a pris son parti. Elle veut tenir le flambeau de l’espérance en accompagnant son peuple et appelle à la solidarité des Églises sœurs”.

“La nuit fait naître le Jour”

De son côté, sœur Mona Aldhem a vécu la guerre en Syrie. Le pays est composé de chrétiens appartenant à de multiples Églises. Une véritable mosaïque, selon elle : “Nous vivions très bien entre toutes ces communautés jusqu’à la guerre, même entre chrétiens et musulmans”. Puis la guerre est arrivée. La religieuse décrit la violence, les bombardements, les attaques des francs-tireurs. Et pourtant, sa communauté a choisi de rester. “Partir, c’était fuir la réalité et ne pas soutenir le peuple syrien”, décrit-elle. “La guerre a fait un demi million de morts et il y a 14 millions de personnes qui sont parties. Pour nous, ce n’est pas facile de vivre avec cette réalité”. Enfin, Mgr Theodore Mascarenhas a peint la situation en Inde. L’Église catholique qui représente 2% de la population , et plus largement les chrétiens, sont depuis peu confrontés à une “campagne de haine”, marquée notamment par des lois “anti-conversion”. De nombreux moyens légaux sont employés pour empêcher les chrétiens de travailler dans leurs écoles et leurs dispensaires. “Certains groupes fondamentalistes souhaitent que l’Inde redevienne hindoue d’ici 2025”, a-t-il expliqué, avant d’ajouter : “Nous n’avons pas peur et nous n’aurons pas peur. Nous sommes conscients de nos droits constitutionnels, nous avons le droit de pratiquer notre foi et de prêcher l’Évangile. […] Le sang des martyrs nous a donné le don des vocations”. Une réalité terrible qui a valeur de témoignage pour les chrétiens d’Occident. En effet, pour reprendre les mots prononcés par le vicaire général du diocèse de Strasbourg, le père Hubert Schmitt lors de la veillée à la cathédrale, “la nuit nous tourne vers la lumière. La nuit fait naître le jour”.

En images : La Nuit des Témoins 2019



Lire aussi :
La voix des chrétiens persécutés de plus en plus relayée dans les parlements d’Europe

En partenariat avec l’AED

Logo AED

Vous avez aimé cet article et souhaitez en savoir plus ?

Recevez Aleteia chaque jour dans votre boite e−mail, c’est gratuit !

Aleteia vit grâce à vos dons

Permettez-nous de poursuivre notre mission de partage chrétien de l'information et de belles histoires en nous soutenant. 

Profitez de cette fin d'année pour bénéficier d'une déduction de 66% du montant de votre don sur l'impôt sur le revenu en 2024.

Newsletter
Vous avez aimé cet article et souhaitez en savoir plus ?

Recevez Aleteia chaque jour dans votre boite e−mail, c’est gratuit !