Professeur de mathématiques et de physique au Kenya, Peter Tabichi a été élu meilleur professeur du monde dimanche. Un prix d’un million de dollars lui a été remis. Signe distinctif de ce lauréat ? Il s’agit d’un franciscain.
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Avec 179 pays et plus de 10.000 enseignants, ce n’est pas une mince victoire que le professeur kényan a remportée ce dimanche 24 mars. Peter Tabichi, un franciscain de 36 ans, enseigne les mathématiques et la physique dans le village de Pwani, situé dans la vallée du Rift, une région rurale du Kenya. « Son dévouement, son travail et sa foi dans le talent de ses élèves a permis à son école, dans une zone rurale reculée et avec peu de ressources, de remporter le prix de la meilleure école aux concours nationaux interscolaires de sciences », ont souligné les organisateurs du concours qui ont choisi de le récompenser en le désignant comme meilleur professeur du monde ce 24 mars à Dubaï.
En choisissant d’enseigner dans cette école, le religieux a renoncé intégralement au confort d’un enseignement d’une école mieux équipée, pour se pencher sur des familles très pauvres et des enfants dont un tiers sont orphelins ou n’ont plus qu’un seul parent. Une petite soixantaine d’élèves par enseignant, un unique ordinateur avec une très mauvaise connexion internet, les conditions d’enseignement sont précaires. D’autant plus que les enfants parcourent, pour la plupart, près de 7 kilomètres à pied pour se rendre à l’école. Un véritable défi et un combat quotidien pour ne pas renoncer à s’instruire.
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Généreux et infatigable
Ce combat des enfants se reflète dans celui que mène tous les jours Peter Tabichi. Exemple d’une générosité, le combat est d’abord pratique : le jeune religieux consacre 80% de son salaire mensuel aux élèves afin qu’ils puissent acheter un uniforme et des livres. Cela donne une petite idée de ce que le généreux franciscain pourrait faire avec le million de dollars reçu en récompense ce 24 mars !
Cette générosité semble s’accompagner d’un esprit zélé et infatigable. La presse kényane cite ainsi le directeur de l’école, Daniel Mwariri : « Peter Tabichi est cet enseignant de choix qui est désintéressé et qui consacre presque tout à l’avenir de l’école. Nous ressentons déjà les effets de ce changement. Être le seul Africain à avoir atteint ce stade est une histoire qui mérite d’être reconnue ». Avec 70 ou 80 élèves dans ses propres classes, le jeune professeur trouve tout de même le temps de donner des cours dans les familles les plus en difficulté.
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Un doublement des inscriptions à l’école
En effet, Peter Tabichi a créé un club de science et de développement des talents qui vise à inciter les élèves à des travaux de recherches. C’est de cette façon que des élèves participent à des compétitions internationales et ont remporté par exemple un prix de la Royal Society of Chemistry en proposant un projet montrant comment les plantes locales peuvent produire de l’électricité.
Face à ces réussites, dans une région où l’abandon scolaire est pourtant omniprésent, le nombre d’inscription dans l’école a doublé en trois ans. Le nombre et les résultats des filles ont notamment bien progressé ce que ne manque pas de souligner le professeur, convaincu que « les filles joueront un rôle important dans cette histoire » de rayonnement de l’Afrique, histoire que le chef de l’État kényan évoque, pleine d’avenir : « Votre histoire est celle de l’Afrique, un jeune continent plein de talent ».
En recevant son prix, Peter Tabichi a affirmé avec fierté : « Ce prix leur donne une chance. Il dit au monde qu’ils peuvent tout faire ». Voilà un bel exemple d’espérance portée dans un grand combat, à bout de bras et tous les jours. « Les cieux sont clairs. C’est l’heure de l’Afrique ! »