François Le Vezouët, Isidore Quémerais, Louis Gergaud, Narcisse Le Biler et Jean Pierre. Le nom de ces Français ne vous disent rien ? C’est normal. En tout cas pour l’instant. Car ils pourraient être élevés à la gloire des autels. C’est ce qu’espère le diocèse de Shreveport, en Louisiane (États-Unis), dont une délégation est venu tout récemment en Bretagne sur les traces de ces héros.
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Cinq noms bien bretons (ou presque) qui sentent bon l’Armorique ! Cinq missionnaires ignorés jusqu’à présent en France mais qui sont en odeur de sainteté outre-Atlantique. À Shreveport, troisième ville de la Louisiane, l’église catholique locale garde intacte le souvenir de ces cinq prêtres bretons. De deux Sœurs, aussi, et d’une jeune novice de la congrégation des Filles de la Croix. Leur point commun ? Consacrés à Jésus, ils ont donné leur vie pour sauver les malades de la fièvre jaune qui décima Shreveport en 1873. Ils sont restés dans la ville pour assister les malades « alors qu’ils savaient qu’ils y perdraient la vie ». C’est ce qu’a souligné le père Peter Mangum, actuel administrateur diocésain de Shreveport, qui a emmené il y a deux semaines une délégation américaine en Bretagne. « Ils ont été contaminés et ils sont morts. Mais le peuple de Shrevenport se souvient de leur sacrifice » a soutenu le prêtre américain au Télégramme de Brest. D’où l’idée d’en savoir plus sur ces « héros » de la charité et le voyage sur leurs traces de la délégation américaine.
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Le père Mangum et ses « acolytes » ont profité de ce périple pour trouver de la matière afin de travailler à la rédaction d’un livre sur ces « martyrs de la charité » ainsi qu’une bande-dessinée. Leur objectif est ensuite d’adresser un dossier au Vatican dans la perspective d’une béatification. « Je pense que leur canonisation sera possible », estime le père Mangum, sensible au désir du pape François de porter à la gloire des autels ceux qui offrent ainsi leur vie conscients du péril.
De précieux documents
Accompagné d’une Américaine, professeur d’histoire, et d’une traductrice, le père Mangum s’est rendu dans les communes de naissance des cinq missionnaires, en Bretagne historique (Côtes-d’Armor, Loire-Atlantique et Ille-et-Vilaine). Leur pérégrination devait leur permettre de trouver des documents et des témoignages pour apprécier la vie des cinq religieux, et pour ouvrir un procès en béatification. La délégation a été accueillie dans ces trois évêchés bretons. Dans celui de Saint-Brieuc et Tréguier, l’archiviste, Yves-Marie Erard, leur a fourni l’acte de naissance et de baptême des pères Jean-Marie Biler, François Le Vézouët et Jean Pierre ainsi que certains documents sur leur formation intellectuelle et spirituelle au petit séminaire de Tréguier et au grand séminaire de Saint-Brieuc.
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« Une rencontre peu banale », s’étonne l’archiviste qui a découvert l’existence de ces trois prêtres grâce à la venue des Américains. « Là-bas, poursuit Justine Guilbaud, du diocèse de Saint-Brieuc, ils nourrissent une véritable vénération pour ces missionnaires français. En tout cas, depuis 1873, ils conservent une très grande admiration pour eux et la façon dont ils ont offert leur vie pour leurs concitoyens de Shreveport ». Cette visite « très inattendue » est pour Mgr Denis Moutel, évêque de Saint-Brieuc, « comme un retour de grâce pour notre diocèse, à travers ces Américains qui nous rapportent la charité héroïque de ces prêtres bretons. » Moyennant quoi, le père Peter Mangum l’a invité à se rendre dans son diocèse de Louisiane pour qu’à son tour, il mette ses pas dans ceux des missionnaires bretons. Un échange de bons procédés, en quelque sorte, et un nouveau pont jeté entre les deux façades atlantiques.