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Attention à ne pas confondre conflit intérieur et combat spirituel

DELACROIX; ANGEL; JACOB

Jacob et l'ange par Delacroix.

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ALain Noël ✝ - publié le 15/03/19
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Le Carême est un temps de grâce qui nous est offert afin de faire le point, de clarifier notre situation, de nous fortifier, de nous centrer ou nous recentrer sur le Christ. ALain Noël propose aux lecteurs de Aleteia de vivre le Carême 2019 sous le signe du combat spirituel.

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En cette deuxième semaine de carême, je vous propose de faire un pas de plus — et pas des moindres —, discerner entre conflit intérieur et combat spirituel. Nous allons nous rendre à la source de ce qui génère les conflits en nous-mêmes et qui par conséquent anémie notre vie spirituelle. L’apôtre Paul parle d’un « bon combat ». Il invite Timothée à livrer le bon combat de la foi (1 Tm 1, 18 ; 6, 12). Cette invitation sous-entend qu’il y a un mauvais combat. Il porte un nom : « conflit intérieur ».

Le conflit intérieur est difficile à appréhender car il naît souvent d’un bon constat mais utilise de mauvais moyens. Exemple : nous prenons conscience que nous devons changer telle ou telle chose dans notre vie. Nous sentons que nos passions charnelles ont le dessus et sont nuisibles dans nos vies. Nous allons donc lutter de toutes nos forces pour les empêcher de s’exprimer. Nous avons tous essayé, le résultat est décevant, parcellaire, fragile et décourageant. Pour schématiser, c’est vouloir enlever de la crasse avec de la crasse. En d’autres termes c’est lutter par des moyens charnels contre des problèmes charnels, ou encore, c’est vouloir chasser les ténèbres sans allumer la lumière.

Le conflit intérieur est difficile à objectiver car il se passe en nous-mêmes. Il se trouve que nous sommes à la fois le combattant et le terrain du combat. Nous nous sommes tous livrés à des soi-disants combats qui finissaient par tourner à l’obsession. Un exemple simple : un jour de jeûne peut se terminer en course poursuite avec le frigo, l’agresseur étant le frigo lui-même qui nous suit partout et nous harcèle sans relâche… Nous croyons combattre spirituellement et en réalité nous sommes en conflit intérieur. Nous devons parvenir à sortir de cette confusion.

L’apôtre Paul fait une judicieuse remarque qui nous permet de mener le combat comme il convient, lorsqu’il dit aux Galates : « Marchez sous la conduite de l’Esprit Saint, et vous ne risquerez pas de satisfaire les convoitises de la chair ». Fondamentalement, saint Paul positionne le combat de manière spirituelle en nous rappelant que « nous ne luttons pas contre des êtres de sang et de chair, mais contre les Dominateurs de ce monde de ténèbres, les Principautés, les Souverainetés, les esprits du mal qui sont dans les régions célestes. » (Ep 6, 12)

Un bel exemple de conflit

Pour vous éclairer, je vais vous citer une situation mille fois vécue. Vous êtes en réunion, les choses tournent mal avec vos interlocuteurs. Vous ne vous comprenez pas. Vous avez beau argumenter, les choses empirent. Le ton monte, les passions s’exacerbent, bref vous êtes au bord du clash. Pas de panique. Vous êtes entrain de lutter charnellement, (le charnel intégrant aussi le plan de l’intellect). Si vous n’êtes pas totalement enlisé dans le conflit et que vous vous laissez inspirer par l’Esprit saint, si vous avez par miracle ou par entraînement de la « présence d’esprit », demandez à votre ange d’aller expliquer à l’ange du monsieur ou de la dame qui est en face de vous, de quoi il en retourne. Vous serez alors surpris de constater que tout à coup l’ambiance change et que vous commencez à vous comprendre, vous et eux, eux et vous. D’où croyez-vous que vient cette pratique ? Du pape Pie XI, lui-même, qui l’employait très fréquemment.

Quand y a-t-il conflit, quand y a-t-il combat ?

Voici quelques caractéristiques pour discerner entre conflit et combat intérieur : le conflit nous montre ce que nous allons perdre, le combat nous fait voir ce que nous allons gagner ; Le conflit garde nos yeux rivés sur la ligne de départ, le combat projette notre regard vers la ligne d’arrivée ; le conflit intérieur nous paralyse, nous tiraille alors que le combat nous rend mobile et donne de l’élan vers un objectif à atteindre.

Notez également qu’en cas de conflit intérieur nous ne sommes pas en paix, alors que le combat, paradoxalement, se déroule dans la paix. Il n’est question ici ni de sérénité, ni de calme mais de la paix du Christ qui nous habite lorsque nous livrons le bon combat, le combat en son Nom, paix qui surpasse toute intelligence, comme nous le rappelle l’apôtre Paul (Ph 4, 7). Par ailleurs, le conflit engendre la tristesse, nous rend sombres et nous fait perdre notre vitalité, alors que le combat nous rend joyeux, lumineux et nous donne un surcroît de vitalité car nous savons que nous sommes vainqueurs dans le Christ. Le conflit, c’est le cercle vicieux qui nous enferme, le combat c’est le cercle vertueux qui nous protège. Et enfin, dans le conflit intérieur, nous sommes divisés alors que dans le combat spirituel, notre être est unifié.

Unifier notre être, c’est sortir des conflits

« Un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père. » Nous chantons souvent cette unité ; que ce soit l’hymne de notre combat durant ce carême. Jésus insiste beaucoup sur l’unification de notre vie. Sans cette unité, les meilleures intentions du monde ne servent qu’à paver l’enfer ! C’est pour cela qu’il dit à ses apôtres et à ses disciples : « Nul ne peut servir deux maîtres… » on ne peut servir Dieu et l’Argent (Mammon). Il faut faire un choix. (Mt 6, 24). « Soyez saints, parfaits ou miséricordieux [selon les goûts] comme votre Père céleste (Mt 5, 48 ; Lc 6, 36). Le désir qui doit nous habiter est celui de la sainteté. Sans cet ardent désir au centre de notre vie, nous serons toujours tiraillés entre la réussite dans le monde et la réussite de notre vie intérieure.

En images : la hiérarchie des anges

« Qui n’amasse pas avec moi, disperse » (Lc 11, 23). C’est le drame de notre époque : l’éparpillement. On s’active, on privilégie l’efficacité au lieu de la fécondité !  Jésus nous le dit sous une autre forme au cas où nous n’aurions toujours pas compris : « Tout royaume divisé est dévasté » (Lc 11, 17). Enlevons royaume, mettons homme, femme, famille… la division est le signe de l’action du « diviseur », notre adversaire. La division est la source des conflits en nous. Il nous faut donc parvenir à une « vie eucharistique. » Ce n’est pas aller à la messe tous les jours (même si c’est très bien). Nous pourrons « consommer » autant d’hosties que nous le voudrons, il est fort probable que ça n’aura pas grand effet. Tant que nous ne comprenons pas que c’est dans l’union au Christ qui se donne à nous, et à qui nous nous donnons, que tout se joue. C’est-à-dire avoir une vie unifiée en agissant : « Par Lui, avec Lui et en Lui » dans le quotidien de notre vie.

Paul dit à Timothée : « mon enfant, en accord avec les prophéties jadis prononcées sur toi, afin que pénétré de celles-ci, tu combattes le bon combat possédant foi et bonne conscience. » (v. 18) Sur nous aussi, des paroles prophétiques ont été prononcées… lors de notre baptême. Paroles qui ont fait de nous des chrétiens : prêtres, prophètes et rois. Que demander d’autre ? Que nous faut-il de plus ?  Comme le dit saint Paul : « Revêtons les armes de la lumière… Revêtez-vous du Seigneur Jésus Christ. » (Rm 13, 12 ; 14). L’armure que nous sommes invités à revêtir, celle qui nous protège, c’est le Christ lui-même. N’oublions jamais que nous avons revêtu le Christ, le jour de notre baptême. Alors, en bons combattants, cette semaine, rejoignons notre unité !

Entraînement spirituel :

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