Plus que des artistes, Les Montreurs d’ombres sont une famille partie sur les routes pour vivre une autre vie ; celle de nomades et de parents soucieux d’offrir un bonheur simple à leurs cinq enfants. Sur leur route parsemée de spectacles, ils se sont d’abord laissé « porter par les choses » avant de trouver la foi.
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Ils avaient une vie bien rangée. Marc et Sophie Rossi vivaient à Toulouse au début des années 2000. Tous les deux ingénieurs en aéronautique, c’est la naissance de Pierre, leur premier enfant en 2003, qui a chamboulé la façon dont ils avaient envisagé l’avenir. « Ce n’était pas un plan de carrière, se souvient Marc, devenus parents on s’est senti comme appelés à vivre pour nous-mêmes et être au service de notre famille ». Ressentant tout d’un coup leur vie comme « un enfermement », ils quittent la Ville Rose et s’installent dans les Pyrénées : « On vivait de peu et on a rencontré des gens, ça nous a humanisé, raconte Sophie. J’avais envie de n’avoir rien. Mais j’étais à 10.000 lieues de penser que nous irions encore plus loin ».
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Dans les montagnes pyrénéennes, Sophie se souvient de sa rencontre avec une bergère aux pieds nus : « Cela m’a fait un électrochoc : c’était un ange». L’envie de vivre avec moins devient alors irrépressible pour le jeune couple qui se décide à partir sur les routes avec leur fils. Pratiquant les ombres chinoises depuis quelques années, les Rossi approfondissent cet art qui n’était au départ qu’un loisir et créent des spectacles. C’est ainsi qu’en 2005 leur compagnie Les montreurs d’ombres est née. Sur les routes, ils n’ont pas de foyer. C’est chose faite en 2008 quand ils dénichent par le plus grand des hasards une roulotte pour partir sur les routes. « Elle avait une petite scène de spectacle, idéale pour nos représentations, s’enthousiasme Marc. Il faut accepter de s’en remettre et de ne pas toujours comprendre. J’appelle ça la providence ». Entre-temps la famille s’est agrandie avec l’arrivée de quatre autres enfants. «Nous avons commencé à pratiquer l’Évangile par l’épuration des choses et c’est ce voyage en famille qui nous a conduits à retrouver la foi » assure Sophie.
« Une évidence qui s’est imposée »
Et de fait, vivant de façon simple et moins matérialiste, Marc et Sophie se laissent « porter par les choses » car à chaque fois qu’ils prévoient ou anticipent, rien ne fonctionne. Ils sillonnent alors la France, de spectacles en spectacles. Puis un jour, Marc a une révélation : « épuisé, je suis venu me reposer dans un prieuré pendant une semaine. J’ai senti cette sensation d’être accueilli et j’ai trouvé quelque chose qui me parlait ; ça rejoignait notre philosophie. Je me suis reconnu comme appartenant à l’Église catholique alors qu’avant c’était quelque chose qui ne me concernait pas, raconte Marc. C’est une évidence qui s’est imposée à nous ».
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La providence qu’évoque Marc depuis le début de leur périple venait de dévoiler son visage : « Dieu nous aime, nous ne sommes pas tout seuls ». Cette révélation qui s’impose à eux les conduit à se marier puis à baptiser leurs enfants. Depuis, qu’ils soient sur la route ou pas, la famille Rossi vit au rythme de sa foi : « nous allons à la messe tous les dimanches ; c’est devenu vital comme ma respiration. Et c’est la fondation, ce qui rythme la semaine ». Les Montreurs d’ombres semblent avoir trouvé leur lumière.