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La veuve du Temple, un exemple concret de la force de la foi

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Philippe-Emmanuel Krautter - publié le 12/03/19 - mis à jour le 29/03/24
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Lorsque Jésus décrit l’épisode de cette veuve qui si discrètement fait l’offrande de tout ce qu’elle possédait, il ne s’agit plus d’une image ou d’une figure de style mais bien d’un exemple concret de la force de la foi de celles et ceux qui font reposer leur vie sur Dieu.

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Le récit de la veuve du Temple intervient alors que Jésus vient de dresser un réquisitoire à l’encontre des pharisiens et des scribes, des notables dont il ne ménage pas les susceptibilités et qui provoqueront son arrestation quelque temps après. Pour quelles raisons, Jésus, force d’amour, tient-il ces propos qui peuvent nous sembler durs, même plus de vingt siècles après : « Méfiez-vous des scribes, qui tiennent à se promener en vêtements d’apparat et qui aiment les salutations sur les places publiques, les sièges d’honneur dans les synagogues, et les places d’honneur dans les dîners. Ils dévorent les biens des veuves et, pour l’apparence, ils font de longues prières : ils seront d’autant plus sévèrement jugés » (Mc 12, 38-44) ?

Ici, réside toute la nouveauté et la richesse du message évangélique : proposer une autre manière de vivre, de vivre pleinement sa foi, et qui ne saurait se résumer à la seule stricte observance des lois religieuses, mais repose sur un don plus grand encore, comme celui dont témoignera la veuve sous ses propres yeux. L’histoire se déroule ainsi dans le Temple pour lequel Jésus avait le plus grand amour et que les pharisiens entachaient de leurs mauvais agissements.

Une obole sans compter

Le récit de la veuve débute alors que Jésus est assis dans le Temple face à la salle du trésor et que de nombreux fidèles s’extasiaient de l’architecture des lieux. Comme souvent, il observe silencieusement. Les silences de Jésus comptent beaucoup, comme pour La femme adultère. Cette journée-là, c’est une veuve dont il remarque le geste discret, elle qui mit deux petites pièces de monnaie comme obole. Jésus décide alors d’interpeller ses disciples pour leur déclarer : « Amen, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis dans le Trésor plus que tous les autres », bien que nombreux étaient les riches à avoir pourtant déposé dispendieusement de grosses sommes.

Déroutant constat, une fois de plus, mais qui est immédiatement éclairé par la suite du récit : Jésus souligne combien la plupart des riches ont déposé, là, seulement leur superflu, même si cela représentait de fortes sommes ; Alors que cette veuve peu fortunée n’a pas hésité, elle, en revanche, à faire don de tout ce qu’elle possédait, au risque de mettre sa propre vie en péril. La vanité des dons en apparence généreux des pharisiens est dénoncée sans ménagement par Jésus, une leçon dure, mais qui tient à montrer combien l’amour et la foi en Dieu demeure à ce prix ; Un amour qui ne saurait connaître ni cupidité ni hypocrisie et encore moins de turpitudes. La force de l’évangile apparaît ainsi au grand jour par ce bref épisode à valeur d’enseignement et d’exemple.

La confiance en la providence divine

Comment donner autant en nos temps d’incertitudes ? Pouvons-nous donner « toute notre vie » comme le souligne Marc dans son Évangile relatant ce passage ? La leçon de ce récit, alors que Jésus sait que sa fin terrestre est proche, est de nous rappeler combien il faut une foi sans failles pour oser donner tout ce que l’on possède, le Christ allant jusqu’à donner sa propre vie, lui le fils de Dieu, de la plus terrible manière lors de sa Passion.

Foi et charité sont indissociables, ainsi qu’en témoigne cette histoire de la veuve du Temple ; une attitude rappelée également par le pape Léon le Grand : « Aucun geste de bonté n’est privé de signification devant Dieu, aucune œuvre de miséricorde ne reste sans fruit ». Il faut en effet une confiance en la providence divine pour faire un tel don, une confiance mise à mal par nos temps d’incertitudes, mais une belle leçon d’abandon et de décentrement de soi.

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