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Ethiopie : Emmanuel Macron a visité la “Jérusalem noire”

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Caroline Becker - publié le 12/03/19
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En tournée depuis ce lundi en Afrique de l’Est pour quatre jours, le président Emmanuel Macron a fait une halte ce mardi en Ethiopie. Il en a profité pour se rendre à Lalibela, à 680 km au nord d’Addis Abeba, où se situe des églises uniques, vieilles de 900 ans, taillées dans la roche.

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Cette semaine, le président Macron s’est rendu à Djibouti et en Éthiopie pour défendre la place de la France dans cette région qui suscite les convoitises. Au cours de son périple, il a fait une halte dans la ville de Lalibela, écrin d’un trésor unique au monde inscrit à l’Unesco. Il a été accueilli par le premier ministre, Abiy Ahmed. Une visite que les habitants, et notamment les fidèles orthodoxes, attendaient avec impatience. C’est sur ce site, situé à 680 km au nord de la capitale éthiopienne Addis Abeba, que sont conservées, tant bien que mal, plusieurs églises rupestres du XIIIe siècle. Leur particularité ? Situées sous le niveau du sol et entourées de douves sèches, elles ont été creusées directement dans la roche. Mesurant quinze mètres de haut, seuls leurs toits sont visibles.

macron ethiopie 1

Office of the Prime Minister-Ethiopia I Facebook

Menacées par l’érosion, taillées dans une roche fragile qui se désagrège sous la pluie, ces églises risquent chaque jour de s’effondrer. Les archéologues français, présents en Ethiopie depuis les années 1950, font partie des meilleurs spécialistes mondiaux de ce patrimoine emblématique des chrétiens d’Orient. Depuis 2008, plusieurs bâches, soutenues par des treillages métalliques, ont été installées pour les protéger de la pluie au maximum. Sur place,  Emmanuel Macron s’est engagé à ce que la France assume financièrement une partie du chantier qui consiste à changer ces voiles.


ROCK-HEWN CHURCH, LALIBELA
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Mais ces solutions restent précaires. Les défenseurs du patrimoine estiment que ces “abris” sont suffisants mais les habitants ne l’entendent pas de cette oreille. Une animosité notamment liée à la création, exigée par l’Unesco, d’une zone tampon qui a abouti à l’expropriation et la destruction des maisons de 5.000 habitants. “Nous voulons une restauration permanente et nous voulons que l’abri soit retiré”, a déclaré Tsigieselassie Mazgebu, le curé de la paroisse du complexe. “Il y a de grandes chances que s’il tombe sur le trésor, il le démolisse.” Pour Hailu Zelekeke Woldetsadik, le directeur de la conservation du patrimoine culturel à l’Autorité éthiopienne de recherche et de conservation du patrimoine culturel, il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Il a déclaré que les abris avaient été conçus pour résister en toute sécurité au-delà de leur garantie de 10 ans. Inquiets, les fidèles orthodoxes espèrent que la visite de Emmanuel Macron provoquera un sursaut au niveau international.

 

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