Il y a quelques semaines, le site Konbini publiait une vidéo qui n’a pas manqué de troubler de nombreux internautes. Une mère y expliquait au journaliste Hugo Clément pourquoi elle avait donné, il y a 32 ans, la mort à son fils de 3 ans alors qu’il souffrait d’un lourd handicap. Relançant le débat sur l’euthanasie, cette interview a fait réagir de nombreuses personnes, et notamment Benoit Clermont, le père du petit Gaspard, décédé en 2017 de la maladie de Sandhoff.En 1987, Anne Ratier a donné la mort à son fils de trois ans, lourdement handicapé depuis la naissance. Interrogée par le site Konbini, elle explique, 32 ans après les faits, les raisons de son geste, détaillés dans un livre paru en février 2019 : J’ai offert la mort à mon fils. Provoquer la mort de son enfant handicapé est passible de prison. Mais c’est un geste d’amour assure-t-elle : “Plus le temps passe, plus je me dis que la vie doit avoir une dignité […] on ne peut pas vivre à tout prix”. “Aujourd’hui encore, je referais la même chose”, ajoute-t-elle. Relançant le débat sur l’euthanasie, la vidéo a immédiatement fait polémique sur les réseaux sociaux. Des milliers d’internautes et plusieurs personnalités ont réagi à la publication de cette vidéo :
Consternant sur la forme, inadmissible sur le fond.
Quand plus d’1 enfant meurt tous les 5 jours sous les coups d’un membre de sa famille, on ne banalise pas ces crimes.
Rien ne justifie de tuer un enfant.
Un doute de violence sur enfant ? APPELEZ LE 119@konbininews@hugoclement https://t.co/7fupWc3qPF— Adrien Taquet (@AdrienTaquet) March 5, 2019
Dans les commentaires, plusieurs internautes se sont émus d’un tel choix. Parmi eux, Benoit Clermont, le père du petit Gaspard, décédé en 2017, dont l’histoire forte et émouvante a été régulièrement relayée sur Aleteia.
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Atteint de la maladie incurable de Sandhoff, qui se traduit par une dégénérescence du système nerveux central, le petit Gaspard, lourdement handicapé, est décédé à l’âge de trois ans et demi. Une vie courte mais féconde, comme le racontent ses parents dans leur livre, Gaspard, entre terre et ciel (2018). Loin de juger les actes d’Anne Ratier, Benoit Clermont a voulu montrer, par son témoignage, un autre regard sur une réalité commune. Interpellant Hugo Clément sur Twitter, il a déclaré :
“Mon épouse et moi avons aussi écrit un livre pour raconter l’accompagnement de notre fils Gaspard, décédé à 3 ans à cause d’un très lourd handicap détecté à 1 an. Nous serions heureux de témoigner du trésor incroyable que fut sa vie si faible. Loin de moi l’idée de juger Anne Ratier. Bien sûr, la mort est une forme de soulagement qui libère de la maladie. Parfois, nous aussi, nous nous sommes demandés s’il ne fallait pas mieux qu’il “parte”. Mais finalement, nous avons choisi de l’accompagner jusqu’au bout de sa vie. Et nous aussi, nous avons fait ce choix par amour pour lui. Parce qu’il nous a semblé que son extraordinaire courage nous obligeait à être à sa hauteur. Il méritait de vivre sa vie toute entière, sans en retrancher une minute. Il est le plus cadeau que nous ayons pu recevoir. Voilà. Évidemment, je suis un peu ému en écrivant ces lignes. Mais, sincèrement, Hugo Clément, nous serions heureux de partager avec vous son histoire. Sans idéologie, sans parti-pris. Juste pour montrer que d’autres parents font d’autres choix, aussi par amour, pour leur enfant.”
Bonjour @hugoclement. Mon épouse et moi avons aussi écrit 1 livre (cf bio) pour raconter l'accompagnement de notre fils Gaspard, décédé à 3 ans à cause d'1 très lourd handicap détecté à 1 ans. Nous serions heureux de témoigner du trésor incroyable que fut sa vie si faible #Thread https://t.co/eZUVkqWJTV
— BC (@BenoitClrmt) March 9, 2019
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