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“Religieuses abusées, l’autre scandale de l’Église”, le documentaire attendu d’Arte

"Religieuses abusées, l’autre scandale de l’Église", un documentaire de Marie-Pierre Raimbault et Eric Quintin

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Agnès Pinard Legry - publié le 05/03/19
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Arte diffuse ce 5 mars un documentaire sur les abus sexuels commis par des prêtres sur des religieuses. « Si l’on peut discuter tel ou tel commentaire, ce film montre une cruelle et effroyable réalité », a réagi la conférence des religieux et religieuses de France.

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"Après la pédophilie, c’est l’autre crime que l’Église doit affronter". Les premiers mots du documentaire, diffusé ce 5 mars à 20h50 sur Arte et disponible sur le site, donnent le ton. "Partout dans le monde, des prêtres abusent sexuellement des religieuses placées sous leur autorité", assure-t-il.

[youtube https://www.youtube.com/watch?v=C3KD-VWYh18]

« Depuis des décennies, des religieuses de tous les continents sont abusées sexuellement par des prêtres prédateurs », peut-on lire dans le résumé du reportage. « Arte propose une enquête glaçante sur le dernier scandale de l’Église catholique au moment où le pape François vient de reconnaitre ces violences sexuelles au sein de l’institution ». Concrètement, pendant deux ans, les documentaristes Marie-Pierre Raimbault et Éric Quintin, accompagnés de la journaliste Élizabeth Drévillon, ont enquêté à travers le monde sur des faits d’abus sexuels commis par des prêtres sur les religieuses. Certaines ont été abusées pendant des années, d’autres ont été violées et forcées à avorter. L’objectif de ce documentaire d’1h37 : donner la parole aux victimes. Si la mise en scène, grand public et partiale, est parfois excessive, le fond révèle une « effroyable réalité » souligne la conférence des religieux et religieuses de France.

Il y a d’un côté le témoignage de religieuses abusées sexuellement comme Michèle-France, qui fut victime successivement du père Marie Dominique et du père Thomas, ou encore Doris, ex-religieuse de 33 ans qui a été violée à Rome en 2007. Mais le reportage donne aussi la parole à des mères supérieures ou hommes d’Église, dont le père Pierre Vignon, prêtre du diocèse de Valence à l'initiative de la pétition demandant la démission du cardinal Barbarin, et le père Hans Zollner, un proche du pape François, engagés dans la lutte contre ces agressions sexuelles.

[youtube https://www.youtube.com/watch?v=sw277gjvUBM]

« Dans les années 1990, après plusieurs années d’enquête dans vingt-trois pays et sur quatre continents, deux missionnaires américaines transmettent l’une et l’autre au Vatican un rapport documenté sur ces abus sexuels », souligne Arte qui rappelle également qu’en mars 2001, le journal américain The National Catholic Reporter publie pour la première fois ces révélations. Plus récemment, après le sommet sur les abus sexuels qui s’est déroulé au Vatican la semaine dernière, c’est l’Union internationale des supérieures religieuses (UISG) qui a appelé lundi 25 février les religieuses victimes d’abus sexuels (ou autres) à les dénoncer, tout en souhaitant la mise en place de structures spécifiques pour les recevoir. « Nous encourageons les religieuses victimes d’abus sexuels, psycho-spirituels ou même de harcèlement — il y a de nombreuses manières d’abuser d’une femme — à dénoncer cela », a déclaré à la presse sœur Patricia Murray, secrétaire générale de l’UISG.

«Ce qu’il montre de complicités, de mensonges, de trahisons, de déni, de perversions et de comportements criminels et impunis, est insoutenable. Nous sommes sidérés par ce que nous avons vu et entendu », ont réagi sœur Véronique Margron, père Marc Botzung et Père Daniel Federspiel, les responsables de la conférence des religieux et religieuses de France (CORREF). « Si l’on peut discuter tel ou tel commentaire, ce film montre une cruelle et effroyable réalité ». « Là où nous, responsables dans l’Église, avions charge, au nom du Christ serviteur, de protéger les enfants et les personnes vulnérables, de soutenir la conscience, la dignité, la liberté et l’espérance de celles et ceux qui avec confiance rejoignent la vie religieuse, nous avons collectivement gravement failli. C’est un malheur autant qu’un scandale qui n’est pas excusable », affirment-ils. « Il nous incombe aujourd’hui de dire cette faute, responsable de vies fracassées, et de nous engager ici et partout, afin que cela ne puisse se perpétuer. L’engagement de tous dans l’Église et l’aide de compétences extérieures sont indispensables. » De son côté la conférence des évêques de France (CEF), « s’associe pleinement à la CORREF dans sa profonde indignation, sa tristesse et sa colère. C’est d’abord vers les religieuses et religieux, victimes de ces abus, que la CEF tourne ses pensées et ses prières. Tous les évêques de France veulent leur apporter leur soutien. »

Pour regarder le documentaire en ligne, cliquez sur ce lien.

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