Chaque mois, le pape François confie aux fidèles une intention particulière. En ce mois de mars, il propose de prier pour les communautés chrétiennes et en particulier pour celles qui sont persécutées.“On a peut-être du mal à le croire mais il y a aujourd’hui plus de martyrs qu’aux premiers siècles”. C’est ainsi que le pape François lance son adresse aux fidèles dans sa vidéo mensuelle. Ce mois-ci, il demande de prier pour les chrétiens tyrannisés dans les régions où la liberté religieuse et les droits humains ne sont pas garantis. “Ils sont persécutés parce qu’ils disent la vérité et qu’ils annoncent Jésus-Christ à cette société”, poursuit le souverain pontife.
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La liberté religieuse menacée dans 38 pays
Et de fait. L’année 2019 a commencé par un attentat au cours d’une messe, dans la cathédrale de Jolo. En 2018, ce sont 40 missionnaires, dont 35 prêtres, qui ont été assassinés dans le monde. Sans oublier les cas retentissants comme celui d’Asia Bibi, mère de famille pakistanaise accusée de blasphème, condamnée à mort puis libérée après neuf années d’emprisonnement. On pense également aux 21 chrétiens égyptiens décapités en 2015 et aux 130 étudiants massacrés à Peshawar (Pakistan) en décembre 2014. Et c’est sans compter les nombreux autres cas qui n’arrivent pas jusqu’aux médias.
Selon le rapport de l’Aide à l’Église en Détresse (AED), les chrétiens sont les plus persécutés dans le monde pour leur religion. Le droit fondamental à la liberté religieuse est gravement menacé dans 38 pays, dont 21 sont considérés comme des pays de persécution. “Dans de nombreuses régions du monde, la liberté religieuse n’est pas une idée ; c’est une question de survie. Il ne s’agit pas de savoir si l’on se sent plus ou moins à l’aise avec les bases idéologiques sous-jacentes à la liberté religieuse, il s’agit de savoir comment éviter un bain de sang”, explique Thomas Heine-Geldern, président exécutif de l’AED.
“Ce sont eux, mais cela pourrait être nous”
Si faire son signe de croix ou aller à la messe le dimanche sont des gestes qui nous semblent naturels, ils sont passibles de mort dans certaines régions du monde. Le père Frédéric Fornos SJ, directeur international du Réseau Mondial de Prière du Pape, fait observer que “la situation des chrétiens persécutés dans le monde nous semble chaque jour moins éloignée et moins abstraite. Ce sont eux, mais cela pourrait être nous. Comme le dit le Saint-Père, même dans les pays qui, en théorie et dans les documents, protègent la liberté et les droits de l’homme, peut exister une discrimination discrète”. Et de citer l’Évangile de Matthieu : “Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi” (Mt 5, 11). Le Pape invite donc les fidèles à porter spécialement ces nations persécutées dans leurs prières, mais aussi ceux “qui garantissent la liberté et les droits humains en théorie et dans des documents”, afin “que soient reconnus leurs droits”.
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