Comment éclairer un enfant dans les choix qu’il a à poser ? Les pistes de réponse de saint Thomas d’Aquin sont toujours d’une surprenante actualité.
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Comment aidons-nous nos enfants à prendre des décisions ? De bonnes décisions de préférence. En matière de conseil, il faut bien reconnaître que si la bonne volonté est indiscutable, en revanche les méthodes rencontrées le sont beaucoup moins. On retrouve en général trois approches.
L’approche à la cool : « Fais comme tu le sens. » Qui malheureusement peut également se traduire par : « Débrouille-toi tout seul. » Celui qui vient demander conseil a généralement fait le tour de ce que son flair était censé lui indiquer, et il sait bien que ce dernier n’est pas infaillible. La version romantique de l’approche à la cool donnera : « Écoute ton cœur. » Qui risque d’être traduit par : « Fais-toi plaisir » ou « Arrête un peu de réfléchir ». Évidemment, le cœur est une valeur sûre, mais s’il joue sa partition tout seul, il est bien capable de chanter à votre fils de lâcher le lycée pour suivre la tournée d’Eminem.
Une méthode peu fiable et peu éclairante
L’approche scientifique : pesons le pour et le contre. Tu écris « plus » dans la colonne de gauche, « moins » dans la colonne de droite. Puis, tu fais ta liste. Et à la fin une belle addition. Si ça penche du côté des pour, Eminem me voilà ! Pourquoi cette méthode est-elle si peu fiable, et si peu éclairante ? D’abord, parce qu’elle met toutes les raisons sur le même plan : s’ennuyer au lycée, avoir son bac, porter des tee-shirts de rocker ; etc. Mais surtout parce qu’elle supposerait un don que nous n’avons pas : lire l’avenir ! Cette approche dite « conséquentialiste » suppose que l’on puisse anticiper tous les effets bénéfiques ou néfastes de notre choix : impossible !
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D’où l’approche inverse, tournée vers le passé : celle du vieux singe. Ou dite autrement : « Crois-en ma vieille expérience. » Elle consiste à faire l’inventaire des situations comparables à celle qui nous occupe, afin d’y puiser un enseignement, une aide à la décision. C’est très instructif et parfois véritablement fructueux quoique… limité : les jeunes singes ont tendance à vouloir à tout prix expérimenter leurs propres grimaces (qu’Eminem me pardonne…)
Les trois piliers de saint Thomas d’Aquin
Ces approches ne sont pas à disqualifier, mais elles ont de la valeur pour confirmer et non pour inspirer une bonne décision. À celui qui veut s’orienter dans ses choix, qui veut être conforté dans ses décisions, qui cherche à conduire sa vie du mieux possible, le philosophe saint Thomas d’Aquin offre non pas une recette, mais une boussole bien pratique. Toutes les bonnes décisions s’appuient sur trois piliers, formant un trépied solide et stable.
Une vie moralement bonne, une vie susceptible de rendre heureux s’ouvre à celui qui sait évaluer la valeur de son acte : faire la différence entre le bien et le mal, et opter pour le bien. Choisir le bon moment, c’est-à-dire les bonnes circonstances : cela suppose de bien se connaître. Enfin, être animé d’une bonne intention : désirer profondément le bien, et non simplement son propre intérêt, ou par pur plaisir. Voilà trois questions à poser, le cheminement à proposer à celui qui vient nous parler de ses petites décisions ou de ses grands choix de vie.
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