En déplacement aux Émirats arabes unis du 3 au 5 février, le pape François va rencontrer une communauté catholique minoritaire quoiqu’importante, essentiellement composées d’immigrés économiques.
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C’est un nouveau jalon dans le dialogue avec l’islam que pose le pape François en se rendant du 3 au 5 février aux Émirats arabes unis dans la mesure où il s’agit de la toute première visite d’un Pape dans un pays de la péninsule arabique. Un pays musulman mais dans lequel vit une importante minorité chrétienne : sur les neuf millions d’habitants que comptent les Émirats arabes unis, un peu moins de 10% sont chrétiens, soit environ 9000.000 personnes. Parmi eux, 70% sont catholiques.
150 nationalités
Rattachée au vicariat apostolique d’Arabie méridionale, la population catholique s’apparente à une véritable mosaïque, à l’image de la population de la péninsule arabique. Sur les bancs des neuf paroisses que comptent les Émirats arabes unis, 150 nationalités se côtoient. S’il est possible de se rendre à la messe en 12 langues différentes, les travailleurs philippins et indiens, souvent immigrés pour raisons économiques, forment le cœur de cette communauté.
« Je me vois comme un pasteur de migrants », a confié Mgr Paul Hinder, à la tête du vicariat depuis 2003, dans un entretien publié en octobre dernier sur le site de la curie généralice des capucins, son ordre d’origine. Le prélat suisse prévenait alors que le pays n’était pas une « mine d’or » et que les immigrés chrétiens risquaient d’être confrontés à la « précarité ». « Être une Église de migrants, ajoutait-il, signifie vivre dans une constante insécurité et dans le temporaire ».
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Selon la Constitution de 1971, « l’Islam constitue la religion officielle de la fédération ». Cependant, le texte avance également « qu’aucune distinction entre les citoyens » ne repose « sur la base de la race, de la nationalité, de la foi ou du statut social ». De fait, selon Mgr Hinder, les catholiques « ne cachent pas leur foi » et les églises sont pleines le dimanche. De plus, en raison du faible nombre de prêtres – aux alentours de 65 – « les laïcs sont plus impliqués qu’en Europe ».
Relations diplomatiques depuis 2007
En 2017, les Émirats arabes unis se sont dotés d’un ministère de la tolérance et en novembre 2018 un sommet sur la tolérance a été pour la première fois organisé. La visite apostolique du pape François se déroulera dans le cadre d’un autre sommet, intitulé ‘Fraternité humaine’. Y participera également Ahmed Al-Tayeb, grand imam de la mosquée-université égyptienne al-Azhar, considérée comme la plus haute autorité sunnite.
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Les relations diplomatiques entre le Saint-Siège et les Émirats arabes unis ont été établies le 31 mai 2007, ce qui a permis au Saint-Siège d’y ouvrir une nonciature apostolique. En novembre 2012, alors secrétaire pour les relations avec les États, Mgr Dominique Mamberti – depuis créé cardinal – s’était rendu aux Émirats pour y rencontrer les autorités et les communautés chrétiennes locales.