Le nouveau dépistage de la trisomie 21, plus efficace, apparaît comme un progrès. Mais le dépistage n’a de sens que si l’on est déterminé à avorter l’enfant malade.
Depuis le 18 janvier, le nouveau test de diagnostic prénatal de la trisomie 21 est remboursé par l’assurance maladie. Le test en question consiste en la recherche d’ADN fœtal circulant dans le sang maternel. Il sera proposé aux femmes présentant un risque supérieur à 1 sur 1000 de porter un enfant trisomique, risque évalué par l’âge maternel, les “marqueurs sériques” et la mesure par échographie de la clarté nucale.
Un nouveau test présenté comme un progrès
Le DPNI est un nouvel outil présenté comme un progrès. “Progrès” en raison de son efficacité. Le taux de détection est supérieur à 99%, ce qui réduira le nombre d’enfants trisomiques qui passeront à travers les mailles du filet. “Progrès” car le test donnera des résultats plus précocement, à dix semaines d’aménorrhée, l’IVG étant alors possible sur demande de la mère. Précédemment, le diagnostic prénatal plus tardif conduisait à une interruption médicalisée de grossesse (IMG), dans un cadre plus lourd médicalement et administrativement.
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Trisomie 21 : un nouveau dépistage, moins invasif, plus radical
Pour ceux qui considèrent que la pratique eugénique d’avortement des trisomiques est une fatalité, le DPNI peut apparaître comme un progrès car il limitera le recours à l’amniocentèse, geste invasif.
Une liberté toute relative
La Haute Autorité de Santé, la HAS, vient de publier une fiche d’information à destination des femmes enceintes et des soignants qui les prennent en charge. À première vue, le document semble plutôt équilibré et la liberté des parents de ne pas recourir au diagnostic prénatal est clairement formulée. Liberté en réalité toute relative. Il ne faudrait pas sous-estimer l’écrasante pression sociale, relayée par nombre de soignants, médecins et sages-femmes.
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Le dépistage de la trisomie 21 désormais remboursé par la Sécurité Sociale
Le document de la HAS omet de dire que le dépistage n’a de sens que si l’on est déterminé à avorter l’enfant malade. Enfin et surtout, la HAS décrit le trisomique par la trisomie… et non pas l’enfant, accessoirement porteur de trisomie. Cette perspective déshumanisante est tragique.
Tribune publiée en partenariat avec RCF Nord-de-France.