Formation des enseignants, lieu d’écoute dédié, système de tutorat, ateliers de méthodologie… Une mission parlementaire fait des propositions au gouvernement afin de mieux prendre en charge les enfants précoces à l’école.
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Les députées Marie-Pierre Rixain (LaRem) et Frédérique Meunier (LR), mandatées par la commission des Affaires culturelles et de l’Éducation, ont rendu le 22 janvier un rapport sur la prise en charge de la précocité à l’école. Elles mettent en avant, à travers huit propositions, trois grands axes de développement afin de mieux accompagner ces enfants qui, paradoxalement, rencontrent parfois des difficultés à l’école.
200.000 enfants concernés en France
Selon les élues, 200.000 enfants, en France, âgés de 6 à 16 ans, sont qualifiés de précoces, c’est-à-dire qu’ils se distinguent par “la grande précocité de leur développement intellectuel, par référence au rythme moyen de développement de l’ensemble des enfants”. Possédant un quotient intellectuel supérieur à 130 et représentant 2,3% de leur groupe d’âge, ils ont des besoins éducatifs bien spécifiques, que l’école n’est pas capable, actuellement, de fournir, ou alors seulement dans certains établissements à la marge.
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Les deux élues relèvent leur sentiment d’ennui, une certaine agressivité, parfois, vis-à-vis des enseignants quand la contrainte est mal acceptée, leur hypersensibilité et leur sens aigu de la justice. Autant de spécificités qui peuvent conduire ces enfants à être exclus, voire harcelés par d’autres élèves, ou à développer des formes de dépression. Afin de parer à ces situations, le repérage et la prise en charge de ces élèves doivent être améliorés.
Former les équipes pédagogiques et médicales
Les auteurs du rapport préconisent de rendre obligatoire un module de formation sur la précocité dans le cadre des formations initiale et continue des enseignants et des directeurs d’école. L’objectif ? Sensibiliser les équipes pédagogiques à la précocité afin de pouvoir a minima la détecter. Une formation qui concernerait également les psychologues, infirmiers et médecins scolaires. « On compte en France un psychologue scolaire pour 2.000 enfants contre un pour 800 dans les pays de l’OCDE », souligne le texte.
Améliorer le suivi des élèves précoces
« Aujourd’hui, ce suivi est le plus souvent inexistant », déplorent les deux élues. Elles proposent qu’un enfant identifié comme étant intellectuellement précoce soit signalé à l’équipe pédagogique grâce à un dossier de suivi qui l’accompagnerait tout au long de sa scolarité.
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Généraliser les bonnes pratiques
Certains collèges publics, tels Janson-de-Sailly et Georges Brassens, à Paris, ont déjà mis en œuvre des programmes d’intégration des enfants précoces. Ces programmes reposent sur des outils simples, transposables dans d’autres établissements du territoire : formation et échange de bonnes pratiques entre les enseignants, mise à disposition d’un local réservé aux élèves précoces animé par un adulte référent servant de lieu d’écoute, d’échange, de travail et de repos, organisation d’un système de tutorat assuré par certains enseignants volontaires, mise en place d’ateliers de méthodologie. Préconisations qui pourraient faire l’objet d’amendements au projet de loi “pour une école de la confiance”, même si Marie-Pierre Rixain précise que “rien n’est acté pour le moment”.