Lancée en 2015, Ephatta est une plateforme d’hébergement « inspirée par l’hospitalité chrétienne ». Fonctionnant un peu comme Airbnb, elle propose aux hébergeurs de reverser une partie de leurs revenus à une association. Quand l’hébergement fait sens.
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Premier site d’hospitalité chrétienne, Ephatta, qui signifie « ouvre-toi » en araméen, se présente comme une alternative à l’hébergement touristique classique. Jouant sur les mêmes codes qu’Airbnb (une plateforme avec un système de réservation, la rencontre avec l’hôte…), Ephatta a choisi de se différencier en proposant – depuis peu – aux hôtes de reverser une partie de leurs revenus à l’association de leur choix. « Pour le moment nous avons dix-huit associations partenaires », détaille Thibaud de Bernis, cofondateur de la plateforme. Parmi elles Lazare, Enfants du Mékong, Fraternité en Irak…
“La richesse des rencontres”
Ephatta compte aujourd’hui 18.000 membres et plus de 5.000 annonces d’hébergement réparties dans 2.300 villes. Parmi les personnes qui hébergent, « 42% ont fait le choix de reverser un pourcentage à une association », souligne le jeune homme. La possibilité de reverser une part (qui va de 1 à 100%) de ce que la personne touche, « a été très bien accueillie dans la mesure où cela épouse parfaitement notre positionnement », indique le co-fondateur. Interne en médecine, Madeleine a ainsi fait le choix de reverser l’intégralité de ce qu’elle gagne par Ephatta. « Je me suis inscrite il y a trois ans quand l’hébergement était gratuit. Lorsqu’un prix fixe a été décidé, cela m’a paru logique de tout donner », explique la jeune strasbourgeoise de 28 ans. « Ce qui me plaît sur Ephatta c’est de pouvoir rencontrer des gens dans un contexte totalement différent qu’est celui du voyage. C’est pour la richesse des rencontres que je me suis inscrite. Il m’a donc paru évident de reverser ce que je pouvais gagner ».
« Faire la pédagogie du don en ouvrant sa porte et son canapé, c’est possible ! », s’amuse Thibaud de Bernis. Une pédagogie originale qui plaît aux associations partenaires. « Il existe de plus en plus d’alternatives au simple don financier. Ephatta fait partie de ces formats innovants », souligne Priscille Le Tourneur, chargée de partenariats chez Enfants du Mékong. « L’année dernière nous avons reçu 1.100 euros et depuis le début de l’année nous avons reçu entre 200 et 300 euros sur Ephatta », indique la jeune femme. Un chiffre d’autant plus significatif que plus de la moitié des personnes qui reversent un pourcentage à Enfants du Mékong via la plateforme ne donnent pas à l’association par ailleurs.
Alors que la suppression de l’Impôt de Solidarité sur la Fortune (ISF) qui permettait aux assujettis de bénéficier d’une réduction d’impôt de 75% pour certains dons devrait durablement bouleverser le monde associatif, « Ephatta est un moyen différent de gagner en notoriété et agrandir sa communauté de donateurs », affirme le cofondateur. En quatre mois, entre 10.000 et 15.000 euros ont ainsi été récoltés sur la plateforme au profit d’associations.
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