Commandant de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris, le général Jean-Claude Gallet revient dans « Le Parisien » sur l’explosion de la rue Trévise, l’intervention des pompiers et le sauvetage de l’un d’entre eux, bloqué par des gravats.
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À chaque intervention, ils mettent leur vie en balance. Samedi 12 janvier, deux pompiers sont morts dans l’explosion d’un immeuble situé rue de Trévise, dans le IXe arrondissement parisien, où ils intervenaient pour une fuite de gaz. Dans un entretien accordé au Parisien le général Jean-Claude Gallet, commandant de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP), est revenu sur les circonstances de leur décès ainsi que sur l’incroyable sauvetage d’un autre pompier, qui était resté à l’intérieur, bloqué sous des gravats.
“La question est implicite, la décision, collective”
« Un dessinateur de la brigade, qui avait interrogé deux camarades survivants, a réussi à localiser sur un croquis l’endroit où pouvait être ce pompier », explique l’officier au quotidien. « Est-ce que la brigade accepte de perdre six pompiers pour le localiser, sans savoir s’il est encore vivant et qu’il a déjà deux camarades tués sur le coup ? La question est implicite, la décision, collective. Cela se fait au regard. Et ça se traduit par : on y va, et on assume ».
Le général Jean-Claude Gallet rappelle la complexité d’une telle intervention : « Il passe sur une échelle, une autre, cherche, ne trouve pas, ça s’écroule… ». Et puis soudain, la découverte : « On trouve un homme enseveli. A sa tenue, on sait que c’est lui ! La seule solution était le déblaiement des gravats à la main, mais on entend craquer l’immeuble et on voit des fissures horizontales, la structure est atteinte ». Finalement, « le sapeur-pompier a pu être extrait verticalement, en barquette », se réjouit l’officier avant de préciser : « On a quatre personnes décédées dont deux pompiers mais lui est vivant, sauvé dans des conditions inouïes… C’est une victoire contre la mort ».
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On estime que ces deux pompiers ont sauvé en tout une vingtaine de vies. Jeudi matin, ils ont été faits chevaliers de la légion d’honneur à titre posthume. Leurs noms résonneront désormais tous les lundis matin lors de la cérémonie d’hommage des morts au feu dans les 80 casernes de la brigade.