Du 18 au 25 janvier se déroule la semaine de l’unité des chrétiens : un temps que tous les chrétiens peuvent consacrer à mieux comprendre ce qui les unit, mais aussi ce qui les sépare, afin de mieux cheminer les uns vers les autres.
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Chanoine régulier de Saint Augustin, le père de La Roncière a passé ses premières années de sacerdoce comme enseignant au service de l’Église Gréco-Catholique roumaine — en pleine reconstruction après 40 ans de persécutions sous le régime communiste de Ceaucescu. Titulaire d’un indult bi-ritualiste (une dérogation accordée par le pape ou le Saint-Siège, qui dispense du droit commun de l’Église catholique, ndlr.), il a dû apprendre à célébrer selon le rite byzantin. Longtemps délégué diocésain à l’oecuménisme, ce bâtisseur de ponts anime une semaine de prière pour goûter à la richesse de la chrétienté sur Hozana.
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Pour le religieux, il n’y a pas de doute : l’œcuménisme est encore trop “protocolaire” : “on se rencontre, on participe ensemble à une célébration, on s’embrasse et on se dit à l’année prochaine. Cela devient une affaire de spécialistes (les délégués diocésains et quelques passionnés) et pas une urgence qui nous concerne tous”. Pour remédier à ce mal, plusieurs solutions : tout d’abord, ne pas hésiter à découvrir vraiment l’autre en assistant à son office (tout en faisant attention à respecter les sacrements de sa confession) — un moyen sûr et rapide “d’ouvrir un chemin”.
“Trop souvent, nous sommes dans un œcuménisme du plus petit dénominateur commun”
Plus généralement, notre conception de l’œcuménisme devrait évoluer : “trop souvent, nous sommes dans un œcuménisme du plus petit dénominateur commun, on bricole des cérémonies de toutes pièces dans lesquelles, au fond, personne n’est à l’aise”. Bien au contraire, le père Martin estime que l’œcuménisme pourrait être un chemin “d’émulation spirituelle” grâce à “l’échange des dons”, initié par Jean-Paul II : il s’agit de “s’offrir entre chrétiens ce que nous avons de meilleur au plan spirituel et liturgique”. C’est dans cet esprit qu’il a écrit Trésors Spirituels des Chrétiens d’Orient et d’Occident.“
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Pour autant, le Père de La Roncière connaît la difficulté d’un vrai œcuménisme. Ainsi, à Cluj (Roumanie) où il a partagé la vie des gréco-catholiques, la situation avec les orthodoxes est “très tendue. D’une part parce qu’ils n’ont pas apprécié le rapprochement avec l’Église de Rome en 1700, et puis surtout à cause des relations que l’Église orthodoxe a pu avoir avec le pouvoir communiste : ça a créé des blessures qui sont encore vives”.
Mettre l’accent sur la prière
Cependant, même entre catholiques, des enrichissements mutuels sont possibles : “en Roumanie, comme en Pologne, j’ai été frappé par la piété et la ferveur, y compris chez les jeunes. Dieu va de soi, il est naturel de se prier. On va se confesser naturellement, sans faire toute une histoire. C’est peut-être un peu la foi du charbonnier, mais les gens se posent beaucoup moins de questions… En France, on est très cartésiens !”
Un axe clair de progrès pour l’Église en France est ainsi de mettre davantage l’accent sur l’éducation à la prière. On n’apprend pas assez à prier, les laïcs n’ont pas l’habitude d’être enracinés dans une vie de prière. C’est la prière qui fait descendre les choses de la tête au cœur, c’est seulement dans la prière que la foi peut inspirer nos actes et nos engagements du quotidien. Pour commencer, rejoignez la communauté du père Martin sur Hozana !
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