À l’occasion de la sortie de son livre « La sainteté de A à Z : dopez votre vie spirituelle ! », le père Christian Venard, aumônier militaire, invite chacun à quitter ses points d’appui habituels et à se mettre en chemin. Un chemin emprunté par des milliers de personnes qui sont autant d’exemples à mettre au cœur de nos vies.
Pour qu’Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l’avenir d’Aleteia deviendra aussi la vôtre.
*don déductible de l’impôt sur le revenu
Frédéric Ozanam, Hildegarde de Bingen, Jean Chrysostome, Madeleine Delbrêl mais aussi Pierre Ceyrac, Marie Guyart, Simon Mpeke… Ils sont nombreux, ces hommes et ces femmes, à avoir choisi de suivre l’Évangile et d’être, selon les lieux et les époques, « le Christ vivant et sauveur au milieu des hommes ». Aumônier militaire depuis 1998, le père Christian Venard publie La sainteté de A à Z : Dopez votre vie spirituelle !, un livre dans lequel il décline, par ordre alphabétique, une série de portraits de figures historiques de l’Église dont certaines sont méconnues. À chacun est associé un texte de référence afin de permettre au lecteur d’approfondir le sujet. « L’ouvrage nous réserve à chaque page, ou presque, une découverte : ici l’enseignement d’une figure quasi inconnue, là un aspect original de la doctrine d’une célébrité sur qui on croyait avoir tout entendu ou tout lu », souligne Mgr Macaire, archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France, dans la préface du livre. « Chacun des personnages présentés dans l’ouvrage vient nous interpeller, nous percuter, et nous invite à la réflexion suivante : aujourd’hui, en 2019, qu’est-ce que je peux changer dans ma vie pour me mettre au service des autres et pour suivre l’enseignement du Christ ? », explique à Aleteia le père Venard.
Aleteia : Qu’attendez-vous de ce livre ?
Père Christian Venard : Quand j’ai démarré ce travail d’écriture je me suis interrogé : au fond, qu’est ce qui me touche dans la vie de ces saints ? En quoi aujourd’hui, maintenant, au XXIe siècle, leurs enseignements viennent me percuter, me dire quelque chose de ce que je peux changer dans ma vie, de ce que je peux faire pour les autres et pour l’Église ? Ce livre a été l’occasion pour moi, et j’espère que ce sera le cas pour les lecteurs, de redécouvrir des grands saints que l’on croit connaître et de faire connaissance avec d’autres qui sont méconnus et pourtant si riches d’enseignements comme Georgette Blaquière, Marie Guyart et tellement d’autres. Ils sont de formidables témoins ! Pourquoi donc ne pas faire leur connaissance et, qui sait, s’en inspirer ?
Lire aussi :
« Dieu ne nous demande pas d’être brillants mais de le laisser convertir les cœurs »
Le pape François ne cesse de nous rappeler que nous sommes tous appelés à la sainteté. Comment se mettre en route, amorcer le chemin ?
La première des choses est de prendre au sérieux la parole de Dieu et de retrouver une unité de vie. Il ne s’agit pas d’aller à la messe le dimanche et de faire ce que l’on veut le reste de la semaine. Croit-on à la parole de Dieu ? Elle est un glaive tranchant, si on y croit, elle ne peut pas ne pas me toucher. Deuxièmement, il faut laisser à Dieu de la place pour permettre que s’instaure, en nous, un dialogue intime et intérieur avec Lui. Si je le prends au sérieux, que je crois en lui, il devient un ami de tous les jours avec qui je construis ma vie, avec qui je peux parler de tout et à tout moment. Enfin, la sainteté n’est pas une chose figée, elle « jouit de l’éternel en prenant soin de l’éphémère ». Elle fait nous sentir que notre vie est traversée par une dimension verticale inimaginable qui fait que le moindre de nos actes à un véritable poids d’éternité.
Qu’est-ce qui est, selon vous, le plus difficile dans la sainteté ?
La chose la plus dure est de renoncer à sa propre idole. En nous construisant, nous ne pouvons pas ne pas construire une idole de nous-même. Et nous la construisons telle que nous serions si nous étions parfaits. Les croyants peuvent ainsi confondre la sainteté avec la recherche de l’accomplissement de cette image, de cet égo. Il me semble que le plus dur dans le cheminement spirituel est de s’attaquer à cette idole. C’est pourquoi un accompagnateur spirituel, qu’il soit prêtre, moine, religieuse ou laïc, peut être utile pour nous donner ce regard extérieur indispensable. La prière d’abandon, qui se met en route après, est toute aussi difficile. J’aime beaucoup cette expression : partir au large, refuser de continuer à avoir ses petits points d’appui habituels. C’est à ce moment-là qu’on découvre que la sainteté est ce chemin que nous n’avions pas prévu, c’est Abraham qui part dans un autre pays, qui conclut une alliance…Les chemins de sainteté nous conduisent là où nous ne l’avions pas prévu.
Lire aussi :
Et si vous deveniez saint le soir du 31 ?
Votre sous-titre est Dopez votre vie spirituelle. La trouvez-vous aujourd’hui trop souvent endormie ?
Ce qui me vient d’abord à l’esprit est cette phrase de Georges Bernanos : « La civilisation moderne […] est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure ». Il ne s’agit bien évidemment pas de rejeter notre monde contemporain mais d’avoir conscience que nous sommes impactés par lui. D’où la nécessité de se réserver des moments de silence, des phases de repos psychique et spirituel. Le deuxième élément est le thème même de la vie spirituelle. L’Église, avec ses prêtres, est peut-être trop rentrée dans une forme d’activisme qui s’est opérée sans doute au détriment de la confession et d’autres éléments permettant la construction de la vie spirituelle. En rejetant une certaine forme de consumérisme matérialise athée, les jeunes générations ressentent bien, peut-être même plus, la nécessité de retrouver du sens. Chez les non-chrétiens cela se traduit par le développement de la méditation pleine conscience, de l’écologie intégriste et la mise en place d’une forme de religion de la terre. En tant que catholiques, nous avons notre partition à jouer en montrant la richesse de notre foi, que nous nous inscrivons dans une histoire, dans un héritage. Les personnes que j’évoque dans mon livre nous parlent, elles nous transmettent quelque chose et nous interpellent : et toi ?
Lire aussi :
La sainteté vous rebute ? Devenez parfaits !
Avez-vous quelques conseils pratiques pour, justement, doper sa vie spirituelle ?
C’est une question de fidélité dans le quotidien en commençant sa journée sous le regard de Dieu (quelle que soit la manière), en le retrouvant le plus souvent possible en pensée dans la journée (dans les transports, au self…) et en ne jamais terminant sa journée sans un petit moment avec Lui. Je ne connais pas d’autre méthode que de Le prendre au sérieux et d’instaurer avec Lui un dialogue intime permanent. Mais je vous préviens : cela ne peut que changer radicalement votre vie et vous amener là où vous ne l’aviez pas prévu !
C’est-à-dire ?
Toutes les personnes présentes dans ce livre ont comme point commun d’être des âmes ardentes, elle ne sont pas des ‘robinets d’eau tiède’. Cette fidélité au Seigneur va nourrir notre vie spirituelle et nous amener dans le combat spirituel à savoir, par exemple, pardonner à cette personne m’a fait du mal parce que Dieu me le commande. En acceptant d’être associé à la vie de Jésus, on accepte de prendre sa croix. Sur ce chemin difficile, les saints ne sont autres que des modèles qui viennent nous inspirer, nous renforcer, nous fortifier. Chaque matin je me pose la question et je le choisis. Et à la fin de la journée, je me dis : je recommence demain !