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Pourquoi dit-on “mettre à l’index” ?

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Axelle Partaix - publié le 11/01/19
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Notre culture et notre langue française sont fortement influencées par nos racines chrétiennes. Découvrez ces expressions que nous utilisons souvent sans soupçonner qu’elles puisent leur origine dans la tradition religieuse. Aujourd’hui : “mettre à l’index”.

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Mettre à l’index. On serait tenté de penser que cette expression qui signifie rejeter, exclure, tire son origine du second doigt de la main, ce doigt qui peut demander la parole, indiquer mais aussi refuser, dénoncer voire menacer. Et pourtant, son origine provient en fait de sa signification littérale. Cet index, c’est l’Index librorum prohibitorum, la liste officielle des livres interdits établie par l’Église catholique pendant plusieurs siècles.


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L’histoire remonte au Concile de Trente à la fin du XVIe siècle lorsque le Saint-Siège décide de répertorier et d’interdire à la lecture tous les ouvrages jugés pernicieux à cause des dangers qu’ils peuvent représenter pour la foi ou les mœurs des fidèles catholiques. À l’époque, l’Index est institué surtout pour contrer l’avancée du protestantisme mais on y trouve des ouvrages portant sur des thèmes très variés : traités philosophiques, politiques, ou au contenu jugé hérétique ou licencieux… La Congrégation de l’Index, créée en 1571, travaille à sa mise à jour permanente, jusqu’à sa suppression par le pape Benoît XV en 1917, qui confie la tâche au Saint-Office, aujourd’hui Congrégation pour la doctrine de la foi.

La dernière édition du catalogue paraît en 1948 avec environ 4.000 livres indexés et l’Index continue à être mis à jour jusqu’en 1961. En juin 1966, sous l’impulsion des réformes engagées par Paul VI, la Notification sur la suppression de l’Index des livres interdits émise par le Vatican signe son arrêt (“l’Index n’a plus force de loi ecclésiastique avec les censures qui y sont attachées”), tout en précisant qu’il “garde sa valeur morale en ce sens qu’il demande à la conscience des fidèles — comme l’exige le droit naturel lui-même — de se garder contre les écrits qui peuvent mettre en danger la foi et les bonnes mœurs”.


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On estime que 6.000 ouvrages ont été répertoriés dans l’Index. Parmi les auteurs concernés, figurent par exemple Martin Luther, Voltaire ou plus récemment Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir.

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