Emmanuel Macron a reçu ce jeudi l’ensemble des responsables des cultes afin de discuter d’une modification de la loi de 1905 de séparation des Églises et de l’État qui devrait intervenir dans les prochains mois.
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C’est un chantier sensible dans lequel s’est engagé le gouvernement. Après avoir reçu ce lundi les membres du Conseil français du culte musulman (CFCM), c’est l’ensemble des responsables des cultes (la Conférence des évêques, la Fédération protestante de France, l’Assemblée des évêques orthodoxes de France, le grand rabbin de France, le président du Consistoire, les représentants du CFCM et de l’Union bouddhiste de France) qui ont été reçus ce jeudi par Emmanuel Macron, Édouard Philippe et le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner afin d’aborder la question de la modification de la loi de 1905.
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Lancées fin 2018 par Christophe Castaner, les discussions concernant une modification de la loi de 1905 s’inscrivent dans une volonté “d’apporter des garanties de transparence et d’ordre public » et de « responsabiliser les acteurs religieux », a affirmé l’Élysée. « Christophe Castaner a donné un cadre : il s’agit de renforcer la transparence du financement des cultes, garantir le respect de l’ordre public, consolider la gouvernance des associations cultuelles et mieux responsabiliser ses dirigeants », a indiqué à Aleteia Mgr Ribadeau Dumas, porte-parole de la CEF, qui a assisté à la réunion.
“Veiller à ne pas détériorer la paix sociale”
« Attention, la loi de 1905 est une loi de liberté et ne doit pas être transformée en une loi de suspicion sur les religions », a-t-il souligné. « Nous serons vigilants à ce que les spécificités de l’Église catholique soient respectées, notamment celles qui concernant sa gouvernance et son organisation avec les associations diocésaines ». La CEF s’inquiète également de la façon dont les débats autour de cette modification vont être menés. « La loi de 1905 a déjà été modifiée à 17 reprises, rappelle Mgr Ribadeau Dumas. Mais à chaque fois qu’on l’agite, se créent des mouvements de défiance que le gouvernement ne peut pas toujours contrôler. Il faudra donc veiller à ce que ces courants ne détériorent pas une paix sociale déjà fragilisée », prévient-il.
Dernier point de vigilance : le calendrier. Alors que les représentants de l’Église catholique doivent rencontrer à nouveau le ministre de l’Intérieur la semaine prochaine, une éventuelle modification de la loi de 1905 ne devrait pas intervenir avec les élections européennes de mai. Pour le porte-parole de la CEF, « la juxtaposition d’une présentation des lois de bioéthique et d’une modification de la loi de 1905 serait extrêmement dommageable ».