Bientôt huit ans depuis les débuts de la guerre en Syrie. Huit ans pendant lesquels les habitants ont vécus habité par la peur d’une mort subite provoquée par les obus. Pour ceux qui en ont échappé, Noël aujourd’hui porte avec lui son vrai sens, la naissance de Jésus et avec, l’espoir d’un lendemain meilleur, plein de joie, de paix et de sérénité.
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Depuis toujours, le quartier Est de Damas, de Bab Touma, jusqu’à Koussour, en passant par Kassaa, vit une ambiance particulière tout au long du mois de décembre. Les gens, de différents quartiers, toutes confessions confondues, viennent admirer les décorations, participer aux différents récitals, faire leur shopping et acheter leur pâtisserie.
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Rwaida, résidente du quartier chrétien de Kassaa, souligne comment cet endroit revit depuis le début du mois de décembre : « Il y a toujours eu du monde par ici pendant les 7 ans de guerre, et même aux pires moments des combats. Les gens voulaient défier la mort et la peur. Mais aujourd’hui, c’est complètement différent, ils sont beaucoup plus nombreux et on sent la joie et le calme au plus profond de leur âme. Et en plus des décorations faites chez les particuliers, toutes les rues du quartier Est sont en fête. Les institutions gouvernementales ont inauguré un grand sapin sur la Place Abbasides, surnommée ‘place de la mort’ pendant la guerre, et des jeunes, de différents horizons, ont ravagé les rues par leurs animations ».
Et comme l’affirme Joudy, mère de famille venant de l’Ouest de la ville : « Je vis à Mezzeh, je ne suis pas venue dans ce quartier depuis le début de la guerre tellement j’étais terrifiée par tout ce qui se passait. Il est vrai que tous ces quartiers ont toujours témoigné d’une belle ambiance pendant les fêtes de fin d’année, mais ils étaient aussi les quartiers les plus dangereux de la ville. Et, avec la libération de Jobar, la situation est très différente et l’ambiance, exceptionnelle ».
De plus, en dépit de la hausse des prix, et de la forte inflation qui touche le pays, les commerçants aussi ressentent une certaine joie avec l’approche des fêtes, comme le souligne Omar : « Ce mois de décembre a toujours été un mois hors du commun, et cette année en particulier. Et bien que les prix sont assez chers, les gens consomment, quitte à puiser un peu plus dans leurs économies ».
La présence de Gabriel Abdel Nour
Une veillée festive, pour Noël, entre ciel et terre, animée par le ténor libanais Gabriel Abdel Nour et le chœur du Patriarcat grec catholique de Damas. Ce grand ténor dont le nom résonne avec le neuvième sommet de la francophonie, le chant de l’hymne national libanais, les poèmes chantés du philosophe Gibran Khalil Gibran, et le nouveau courant poétique soufi.
Ambassadeur honoraire pour la paix, Gabriel Abdel Nour parcourt sans cesse le monde entier : « la Syrie occupe une place privilégiée dans mon cœur, j’ai une relation spéciale avec Damas et Alep en particulier. J’ai déjà présenté différents concerts à Damas pendant la guerre, au Art House, à l’Opéra, au Palais Azem, à l’église de Ananie, à la Mosquée des Omeyyades, et au Patriarcat grec catholique. Dans ces quartiers les plus touchés de la ville ; je voulais y être présent à côté de mes frères, pour chanter l’amour et la paix. C’est un petit geste qui n’est rien par rapport à la souffrance et à l’injustice qu’ils ont enduré. L’année dernière j’ai chanté Noël avec la Chorale Mille, à Beyrouth, la chorale la plus importante du monde arabe. Cette année, j’ai décidé de chanter à Damas, cette ville qui a trouvé finalement la paix et la sérénité. C’est ma façon de rendre hommage à ces chrétiens courageux, qui n’ont jamais abandonné, et qui n’avaient comme arme que leur foi pour lutter contre les terroristes pour retrouver la paix ».