Fondé au IVᵉ siècle, saccagé en 2015 par Daech, le monastère de Mar Behnam, en Irak, revient de loin. À l’occasion de la fête de saint Behnam et de sa sœur Sarah, célébrés ce lundi 10 décembre dans le pays, Aleteia s’est intéressé à la formidable histoire de ce lieu de pèlerinage commun aux chrétiens, musulmans et yézidis ainsi qu’aux travaux de reconstruction entrepris par l’association Fraternité en Irak.
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« Le mausolée de Mar Behnam date du IVᵉ siècle et la plus grosse partie de l’édifice a été reconstruit au XIIe siècle. Mais en 2015, Daech a tout dynamité », raconte à Aleteia Laure de Beaurepaire. Architecte de formation, elle a rejoint l’association Fraternité en Irak afin de restaurer le sanctuaire de Mar Behnam.
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Sa particularité ? « C’est un lieu de pèlerinage commun aux musulmans, aux chrétiens et aux yézidis », commente la jeune femme. Qui étaient Mar (Saints) Behnam et Sarah à qui l’édifice est consacré ? « Ce sont deux des saints les plus vénérés d’Irak », détaille Laure de Beaurepaire. « La tradition raconte qu’au IVe siècle, Behnam, le fils d’un roi de la région, s’est converti au christianisme ainsi que sa sœur, Sarah. Cette dernière aurait été miraculeusement guérit de la lèpre avoir reçu le baptême ». Mais fou de rage, leur père les fit assassiner… avant de se faire baptiser à son tour. En signe de repentir, il fit bâtir ce fameux mausolée.
600 mètres cubes de gravats minutieusement fouillés
L’archevêque de Mossoul, Mgr Moshe, a fait de sa reconstruction une priorité. Guillaume de Beaurepaire, également architecte, est sur place depuis deux ans. Mais les travaux n’ont véritablement commencé qu’à l’été 2017. Il a d’abord fallu enlever les gravats et les trier minutieusement : quelque 600 mètres cubes de gravats ont ainsi été fouillés afin de retrouver les éléments du mausolée.
Une fois ces étapes réalisées, place au second œuvre : poser le dallage au sol, les enduits au mur, poser les pierres de parement sur les murs de soutènement… « Il restera quelques travaux à faire début janvier mais tout est en place pour célébrer saint Behnam et sa sœur Sarah ce 10 décembre », se réjouit Laure de Beaurepaire.
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« Quand on a démarré le projet, tout le monde nous disait que ça ne servait à rien car les chrétiens allaient quitter l’Irak. C’était un discours extrêmement défaitiste », confie encore l’architecte. « Mais le fait qu’on reconstruise ce mausolée, combiné à tous les projets de relance économique dans la plaine de Ninive… Je pense que c’est un beau message d’espérance ».