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Comment le sacrement de la confession fortifie la foi

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Jean-Michel Castaing - publié le 02/12/18
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Le sacrement de la réconciliation constitue un trésor de l'Église. Beaucoup de fidèles peinent pourtant à le recevoir. En se confessant, le chrétien entre en dialogue de personne à personne avec son Dieu. En avouant ses faiblesses, il fait grandir sa foi.

Le sacrement de la réconciliation constitue un trésor de l’Église. Beaucoup de fidèles peinent pourtant à le recevoir. En se confessant, le chrétien entre en dialogue de personne à personne avec son Dieu. En avouant ses faiblesses, il fait grandir sa foi.

Parmi toutes les vertus du sacrement de la confession, il en est une qui nous fait toucher du doigt la spécificité de la religion catholique. Cette vertu consiste à nous apprendre à parler à Dieu comme à une Personne. Dans le sacrement du pardon, nous appréhendons Dieu comme un « Tu » auquel s’adresse notre « je ». Le Très-Haut devient ainsi notre interlocuteur. La foi chrétienne confesse en effet un Dieu personnel, un Dieu qui parle à l’homme, et qui se laisse interpeller par lui.

Assumer sa foi sans subterfuge

On objectera que la messe est également une prière. Une prière adressée au Père par, avec et dans le Fils. Seulement l’eucharistie est extrêmement ritualisée. Celui qui y participe, et qui a la tête ailleurs, peut très bien prononcer toutes les paroles prescrites sans que son cœur soit toujours à l’unisson de ses lèvres. Un chrétien routinier, ou bien un croyant occasionnellement distrait, déclamera les répons tout en restant spirituellement en dehors de l’office.


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Or une telle absence est impossible dans le sacrement de la réconciliation. Dans le confessionnal, vous êtes seul devant le prêtre qui attend vos aveux. Personne ne se substituera à vous pour les lui dire. Si, à la messe, il est toujours loisible au chrétien distrait de se reposer sur l’assemblée pour pallier son inattention, en revanche une telle échappatoire n’est pas possible dans le sacrement du pardon. Vous voilà devant le silence comme devant une page blanche. C’est à vous de « jouer ». Privé de subterfuge, vous ne pouvez plus vous dérober. Il faut assumer votre « je », qui, privé de paroles rituelles, vous engage tout entier.

Une parole adressée à un Tu divin

En retour, cette obligation de répondre de soi se répercute au niveau de l’idée, ou de l’image, que le pénitent se fait dès lors de Dieu. Car le « je » qui confesse ses fautes, ne s’adresse pas à une « idée » de Dieu. Il n’avoue pas non plus ses péchés en premier lieu au prêtre, dont on sait qu’il n’a pas le pouvoir de les absoudre par lui-même (un homme de Dieu qui ne tiendrait pas la place du Christ par son ordination peut recevoir des demandes de conseil, non l’aveu de nos péchés). Le « je » qui se confesse, s’adresse à Dieu, et de surcroît à un Dieu qui peut être blessé par nos offenses, nos manques d’amour, la laideur de nos égoïsmes.

C’est ainsi que le sacrement du pardon, en plus de toutes les vertus résurrectionnelles qu’il comporte, possède celle de nous pousser à entretenir avec Dieu un rapport personnel et responsable. Si bien que le Très-Haut cesse d’être le Grand Horloger, la Cause première, l’Idée au-dessus de laquelle il n’existe rien, ou bien le Grand Ordonnateur impassible. En lui avouant mes péchés, non seulement je confesse Sa miséricorde, mais avant cela, je Le considère comme un « Tu » qui s’intéresse à moi, et avec qui je suis susceptible d’entrer en dialogue. En me confiant à Lui, j’avoue du même coup que Lui-même me considère comme Son interlocuteur. N’est-ce pas réconfortant et gratifiant ?


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Paroles créatrices

Dans le sacrement du pardon, à condition de ne pas réciter une leçon apprise, ma parole n’est pas dissociable de ce que je suis en profondeur. Là, plus de propos en l’air : je suis obligé de m’engager totalement dans ce que je confie au prêtre. Mais cette implication — qui peut être coûteuse, ne le cachons pas — est récompensée par la fortification de notre foi. Une foi qui est davantage confiance en une Personne qu’assentiment à des vérités. Le sacrement du pardon ne nous rapproche pas de Dieu seulement par l’allègement du fardeau de nos péchés, mais aussi par la manière dont nous nous adressons à Lui.

C’est comme si Dieu nous ressuscitait deux fois. Une première fois en nous remettant nos dettes, une seconde fois en fortifiant en nous l’élan qui a été le nôtre lorsque nous nous sommes décidés à risquer une parole personnelle devant Lui. Dieu nous a créés par sa Parole. Et c’est également par nos paroles engagées que nous confirmons, ratifions en nos êtres, et faisons grandir cette première Création.

Une implication qui nous fait grandir

Tel est le paradoxe du sacrement de la confession : c’est au moment où nous avouons nos faiblesses et nos mauvaises actions que nous grandissons spirituellement et atteignons notre stature de chrétiens adultes et accomplis. La confession, loin de constituer une école d’autodénigrement, représente au contraire une école de courage, de prise de responsabilité (ce sacrement fortifie l’Église tout entière), tout en confortant en nous la foi en l’importance que nous avons aux yeux de Dieu. En effet, si Dieu se désintéressait de nous, aurait-Il demandé que soit institué le sacrement de réconciliation ?

Sans oublier que ce sacrement nous apprend que nous ne serons jamais seuls face aux difficultés de l’existence. Celui qui a reçu notre acte de contrition est en effet le même auquel nous adressons nos prières de demande.



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