Le 19 novembre 1584 disparaissait le fondateur des communautés de vie chrétienne : Jean Leunis, prêtre, jésuite et Belge. C’est à ce groupe aux 450 ans d’histoire que l’on doit la continuité de la spiritualité ignatienne.
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Tout a commencé à la suite de l’inspiration de saint Ignace de Loyola de fonder la Compagnie de Jésus, où Jean Leunis entra quelques semaines avant la mort de celui-ci, en 1556. Alors qu’il enseignait au Collège Romain, aujourd’hui Université grégorienne, à peu près dix ans après sa création par les Jésuites, il décida de réunir des étudiants pour les initier à une vie spirituelle engagée. La Prima Primaria naissait.
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Un passeur de la pensée ignatienne
Au-delà d’exercices spirituels plus approfondis, comme une vie sacramentelle régulière et la dévotion à la Vierge Marie, la spécificité du groupe était d’accorder une importance particulière au soutien et à l’entraide mutuelle. Aujourd’hui encore, les membres des Communautés de Vie Chrétienne vivent de ce même fondement. À l’époque, c’était tout à fait novateur de se réunir en groupe pour vivre davantage sa foi, hors du clergé. Très vite, les œuvres de charité et la dimension apostolique ont fait partie prenante de ces réunions de laïcs, couplées des Congrégations Mariales et essaimant partout dans le monde.
Si ces groupes n’avaient pas vu le jour, la Compagnie de Jésus aurait bien pu s’éteindre, puisqu’ils prirent le relai de la pensée ignatienne et lui permirent d’être préservée quand les attaques s’accumulèrent du XVIIe au XVIIIe siècle, jusqu’à sa suppression par le pape Clément XIV, en juillet 1773. Même si la congrégation est rétablie par le pape Pie VII en 1814, la méfiance continue à son encontre jusqu’à ce qu’elle soit à nouveau expulsée de France, ce qui devient sans appel quand tombe le décret de Jules Ferry interdisant les religieux d’enseigner, la fameuse année 1901 qui décima la France de ses congrégations.
Les exercices de saint Ignace au quotidien
Il est courant d’avoir recours aux exercices de saint Ignace à l’occasion d’une retraite, d’un moment clef de la vie, afin de discerner. Mais n’est-il pas encore mieux de chercher à comprendre l’action de Dieu dans nos vies pendant toute l’année et même au quotidien ? C’est ce que proposent les Communautés de Vie Chrétienne dans les 800 équipes présentes en France et dans la soixantaine de pays où elles sont dispersées. Chaque communauté locale de laïcs est composée d’une dizaine de personnes, dont un accompagnateur spirituel (laïc ou non) et un responsable, qui reste la même au cours de l’année. Un nombre réduit qui permet de faire les réunions tour à tour chez chacun des membres.
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Contrairement à l’exercice spirituel solitaire, le partage en groupe permet d’être accompagné dans son cheminement, soutenu, mais aussi éclairé au regard de l’expérience des autres membres de l’équipe. À raison d’un rassemblement toutes les trois semaines, il s’agit plutôt de se réunir pour faire le point, prier, se recentrer et prendre de la hauteur sur les événements de sa vie, à l’aide des exercices ignatiens et du modèle du Christ, plutôt que de simplement prier et louer. Le rythme est donc équilibré et à la fois assez dense pour permettre l’approfondissement de sa vie de prière et découvrir la manière dont Dieu nous parle spécifiquement. Les temps se ponctuent ainsi entre relecture de vie pour évaluer sa mission, temps de prière et retour sur ce qui a été vécu en groupe. Le but est donc avant tout de progresser selon la pédagogie ignatienne, sous le regard de Dieu et des autres, et non de partager sur la spiritualité en tant que telle. Voilà une bonne alternative aux retraites annuelles ponctuelles, ou rares, où la dynamique de l’entraide trouve tout son sens.