Une agence d’État fait la promotion de pratiques considérées comme contraires aux Conventions internationales signées par la France.
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« Faire un don, c’est donner à plusieurs milliers de couples infertiles un espoir de devenir parents… » « Des spermatozoïdes, j’en ai des millions. Je ne vois pas pourquoi je les garderais tous pour moi alors que d’autres en ont besoin. Alors je donne, c’est ma façon d’être solidaire. » Ces deux slogans, vous les avez peut-être aperçus, ils sont issus de la nouvelle campagne de l’Agence de biomédecine en faveur du don de gamètes, spermatozoïdes et ovocytes.
Au-delà des slogans lénifiants qui visent à toucher notre sensibilité, ces procréations médicalement assistées avec don de gamètes posent de nombreuses questions dont certaines seront abordées dans la loi de bioéthique en gestation.
Le faux anonymat
La règle de l’anonymat et de la gratuité reste appliquée en France. Mais l’anonymat du donneur est remis en cause comme l’a efficacement démontré Arthur Kermalvezen, né d’un don de sperme et qui a retrouvé son père biologique après un séquençage de son génome, une recherche de personnes apparentées puis une recherche généalogique. C’est désormais à la portée de tous ceux qui veulent savoir.
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Dans la future loi bioéthique, l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques (OPECST) recommande la levée partielle ou totale de l’anonymat. Des donneurs de sperme pourraient donc bien voir revenir vers eux leur progéniture quelques années plus tard.
Les limites de la gratuité
La gratuité est, elle aussi, en question. L’ouverture annoncée de l’assistance médicale à la procréation (AMP) avec sperme de donneur aux femmes seules, aux couples de femmes et aux hommes transgenre (c’est-à-dire qui étaient femmes, qui ont changé leur apparence physique au moyen d’un traitement hormonal mais conservé leur utérus), cette ouverture pourrait entraîner une pénurie de sperme, ce qui amènera à questionner le principe de la gratuité ou à acheter du sperme dans des « banques » étrangères.
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La question du droit de l’enfant à connaître l’identité de ses parents biologiques est soulevée par l’association Juristes pour l’enfance qui s’étonne qu’une agence d’État fasse la promotion de pratiques que certains considèrent comme contraires aux Conventions internationales signées par la France.
Un parent ineffaçable
Il y aurait d’autres points à soulever. Toujours est-il que le don de gamètes n’est pas un don comme un autre. Les gamètes donnent la vie, des enfants vont naître, le donneur de gamètes reste un parent biologique qu’on ne peut effacer. Et qui ne peut s’affranchir de toute responsabilité.
Tribune publiée en partenariat avec RCF Nord de France.
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