Les bruits de couloir et les on-dit sont source de division et il est parfois difficile de les arrêter. Saint Philippe Néri nous en donne une illustration très concrète. La médisance, cet acte pas très glorieux qui nous fait colporter des choses peu reluisantes et fausses sur les autres, vous situez ? Racontars, potins, cancans, calomnie, bavardages… Si on lui donne de petits noms attrayants, elle n’est guère bénéfique et nous colle malheureusement parfois à la peau.
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Le vice dont il est le plus difficile de se défaire
Un épisode de la vie de saint Philippe Néri, fondateur de l’ordre de la congrégation de l’Oratoire, connu par ailleurs pour son humour saillant, l’illustre parfaitement. À une commère venue se confesser et avouer piteusement ses forfaits, il aurait donné cette pénitence : « Rentrez chez vous, prenez une poule et plumez-là. Ensuite, allez dans votre quartier, semez les plumes sur votre chemin, puis revenez me voir ». Le jour suivant, la pipelette repentie revient. Le bon saint lui demande alors d’aller ramasser toutes les plumes dans la rue. « Mais c’est impossible », se désole-t-elle. Ce à quoi il répond du tac au tac : « Vous voyez bien qu’il est plus facile de colporter des ragots que d’en réparer les conséquences ». De quoi clouer le bec de la cancanière qui s’est probablement trouvée aussi abrutie qu’une poule qui aurait trouvé un couteau.
La médisance « détruit la vie »
Le pape François, qui n’a pas l’habitude de marcher sur des œufs, fustige lui aussi la médisance : « Celui qui médit, salit, détruit la réputation, détruit la vie et bien souvent sans raison, contre la vérité », rappelait-il en 2016. Allons, ne soyons pas des poules mouillées, il est toujours temps de prendre de bonnes résolutions. Roule ma poule ?
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