La basilique Saint-Jean-de-Latran est l’église cathédrale de l’évêque de Rome, première en date et en dignité de toutes les églises d’Occident. Son titre inscrit sur le fronton — omnium urbis et orbis ecclesiarum mater et caput — le rappelle : elle est la "mère et chef de toutes les églises de la ville et du monde". Fêter sa "dédicace", ce 9 novembre, équivaut à pérenniser la valeur, le symbole et le modèle qu’elle représente depuis sa consécration par le pape Sylvestre Ier, en 324, sous le titre de basilique du Très-Saint-Sauveur et des saints Jean Baptiste et Jean l'Évangéliste. Dans ses murs, se réunirent plus de 250 conciles dont les cinq conciles œcuméniques dits "du Latran".
La basilique Saint-Jean-de-Latran est l'une des quatre basiliques majeures de Rome. Elle est édifiée sur la colline du Latran, à l’initiative de l’empereur Constantin 1er qui, après sa victoire contre Maxence et sa conversion au christianisme, fit don du site à l’évêque de Rome. Comme pour Saint-Pierre du Vatican et Saint-Paul-hors-les-Murs, le calendrier liturgique fête sa dédicace en novembre, alors que celle de la quatrième basilique romaine - Sainte Marie Majeure – est fêtée le 5 août.
Les croyants, pierres vivantes de l’édifice
La célébration de la dédicace d’une église est peut-être "la plus complète et la plus significative des cérémonies liturgiques", indique le Service national de la pastorale liturgique et sacramentelle de l’Église de France. Et celle d’une basilique intéresse la communauté ecclésiale de tout le diocèse. Ainsi, à Rome, le 9 novembre, comme le veut la tradition, tous les fidèles de la ville ont rendez-vous à l'églie pour lui rendre grâce. Comme pour un baptême, l’évêque bénit l’eau destinée à l’aspersion du peuple présent, des murs intérieurs et de l’autel. Il prononce le vœu solennel : "Que toujours résonne en cette demeure la Parole de Dieu ; qu’elle vous révèle le Mystère du Christ et opère votre salut dans l’Église". Une manière de faire comprendre aux fidèles qu’ils ne doivent pas oublier qu’ils ont une grande responsabilité à l’égard de leur "précieux patrimoine religieux et historique".
Cet héritage sacré, chaque communauté a le devoir de le "protéger" et de "l’entretenir" pour "célébrer les louanges de Dieu" et respecter Sa volonté de "nous édifier dans le monde en temple spirituel, en communauté qui l’adore en esprit et vérité (Jn 4, 23-24)". Saint Paul a dit aux Corinthiens : "Ne savez-vous pas que vous êtes un sanctuaire de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? Si quelqu’un détruit le sanctuaire de Dieu, cet homme, Dieu le détruira, car le sanctuaire de Dieu est saint, et ce sanctuaire, c’est vous" (1 Co 3, 16-17). Le Pape, chaque année, fait sienne cette exhortation, invitant les fidèles à demander au Seigneur de les "libérer de tout égoïsme et de toute hypocrisie", de "les ouvrir à plus de charité envers autrui", et de les "rendre capables de Lui offrir un culte comme Il le veut Lui".