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Pour commémorer le centenaire de l’armistice, Emmanuel Macron effectuera un tournée mémorielle du 4 au 9 novembre dans les hauts lieux de la Grande Guerre, traversant le nord-est de la France. Sa première étape se fera à Strasbourg, ville à la situation très particulière durant la Première guerre mondiale : le monument aux morts rappelle le déchirement qu’ont vécu les Alsaciens à cette période.
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“À nos morts”. C’est la seule inscription que l’on peut lire sur le monument aux morts de Strasbourg, sans aucune mention de la patrie pour laquelle les soldats sont tombés. Car durant la Première Guerre mondiale, l’Alsace-Moselle (l’Alsace et une partie de la Lorraine) appartient à l’Empire allemand, et ne redevient française qu’en 1919 : certains sont morts pour l’Allemagne, d’autres pour la France.
Une guerre fratricide pour les Alsaciens et Mosellans
En 1914, l’Alsace-Lorraine est allemande depuis quarante-trois ans, c’est-à-dire depuis la défaite de la France contre la Prusse en 1871. Peu avant de déclarer la guerre à la France, l’Empire allemand annonce la mobilisation : 220.000 Alsaciens et Mosellans, nés entre 1869 et 1897, doivent se rendre dans leurs casernes d’affectation. 3 000 hommes prennent la fuite et passent la frontière rhénane pour combattre aux côtés de la France. Au total, environ 300.000 Alsaciens et Mosellans ont été mobilisés dans l’armée allemande, tandis qu’ils sont 17.500 à s’être engagés volontairement dans l’armée française au cours de la guerre.
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Une situation qui, en plus d’entraîner une pénible suspicion sur les soldats de la part des deux pays belligérants, opposent les Alsaciens et Mosellans entre eux comme dans une guerre civile. Connus sous le noms des “malgré-nous”, ils seront à nouveau mobilisés par l’Allemagne durant la Seconde Guerre mondiale, dont la mémoire est aussi célébrée par le monument au mort.
Consolation et réconciliation
C’est ce drame alsacien que représente le monument au mort, élevé en commémoration de la Grande Guerre, mais aussi d’autres conflits dont les dates furent rajoutées ensuite. Sur un piédestal, une mère éplorée, la tête couverte d’un voile, contemple avec désolation ses deux fils morts qui gisent sur ses genoux.
Cette “Pietà” laïque a été réalisée par Léon Ernest Drivier, qui l’a élaborée avec le célèbre Auguste Rodin. Elle représente à la fois la mère patrie et la ville de Strasbourg prise entre deux feux. Les deux hommes, nus, égaux devant la mort, incarnent les deux pays meurtris : l’un est tourné vers l’ouest, l’autre vers l’est. Même si les deux fils regardent dans une direction différente, ils se tiennent la main. Geste qui, à l’ère de la réconciliation franco-allemande, ne manquera pas d’échapper au Président, s’il venait à se recueillir devant le monument strasbourgeois.
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