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Violences au lycée : comprendre le phénomène «#PasDeVague»

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Agnès Pinard Legry - publié le 24/10/18
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La publication en fin de semaine dernière d’une vidéo montrant une enseignante de Créteil braquée par un élève dans sa salle de classe a provoqué une vague de réactions du corps enseignant sur les réseaux sociaux avec le hashtag “PasDeVague”.

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Origine et ampleur du phénomène

Une vidéo relayée par les médias ce 20 octobre est à l’origine du phénomène. Elle montre une enseignante du lycée Édouard-Branly de Créteil se faire braquer par un élève de 16 ans avec une arme factice (un pistolet à billes) dans sa salle de classe. Le jeune homme, brandissant le pistolet près du visage de l’enseignante de biotechnologie, lui demande de l’inscrire ‘présent’ au cours. Sur la vidéo relayée sur les réseaux sociaux, l’enseignante apparaît plus lasse que paniquée. Mais elle était en réalité « surprise et très choquée », a expliqué lundi son avocate, Me Hajer Nemri. Elle ne savait pas que l’arme était factice et a essayé de « réagir le plus intelligemment possible ». L’élève a depuis été mis en examen pour ‘violences aggravées’ et remis en liberté avec des mesures de contraintes provisoires. En réaction, depuis dimanche, des milliers de professeurs ont réagi sur Twitter en partageant leur expérience sous le hashtag #PasDeVague. Anonymes ou peu médiatisés, ces derniers font ainsi part des cas de violence qu’ils auraient vécu dans leur vie professionnelle en soulignant l’absence ou le peu de soutien qu’ils auraient eu de la part de leur hiérarchie. Certains comparent même ce hashtag #PasDeVague à un #metoo du monde enseignant.

La violence au lycée, quelle réalité ?

Au cours de l’année 2016-2017, 3,8 incidents graves pour 1.000 élèves ont été déclarés dans les établissements publics du second degré, souligne la direction de l’évaluation de la prospective et de la performance. Si le taux est stable depuis plusieurs années, les violences verbales représentent la moitié des atteintes aux personnes. En parallèle, quatre incidents sur dix sont commis par des élèves envers le personnel. Dans ce cas-là, 80% de la violence est verbale.


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Comment se positionne le gouvernement ?

Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale, et Christophe Castaner, qui vient d’être nommé place Beauvau, ont annoncé dans la foulée la réunion d’un « comité stratégique » afin d’élaborer un « plan d’actions ambitieux » contre les violences visant les enseignants. Le ministre de l’Éducation « encourage » par exemple l’interdiction du téléphone portable dans les lycées, a-t-il confié ce 22 octobre au ParisienLors de la séance de questions à l’Assemblée nationale ce mardi, Jean-Michel Blanquer a essuyé les critiques de nombreux députés. “Vous dénoncez l’absentéisme et la violence mais ne proposez rien […] Vous êtes le ministre des grands discours, de l’impuissance politique”, a ainsi lancé la députée Les Républicains Valérie Beauvais.

Quelles réactions ?

Concernant les propos du ministre de l’Éducation nationale, la fédération de parents d’élèves (FCPE) a regretté « qu’aucune question ne soit posée sur la responsabilité de l’institution scolaire ». « Quel triste aveu d’impuissance […] que d’annoncer pour toutes actions l’interdiction du téléphone portable dans les lycées », a-t-elle confié.


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Secrétaire générale adjointe du SNPDEN, le syndicat des personnels de direction, Florence Delannoy, reconnait que « le phénomène de la violence à l’école n’est pas nouveau » et que le corps enseignant est « régulièrement confronté à ce genre de situation ». « On sent des enseignants très touchés et à qui cette vidéo parle », confie-t-elle à Aleteia. « Mais quand on suit le hashtag, le personnel de direction en prend pour son grade. Les collègues enseignants qui ont à se plaindre s’expriment et c’est leur droit mais ce n’est pas l’immense majorité. Bien évidemment il peut y avoir des réticences de la part de leur hiérarchie mais ces enseignants ont aussi des droits. Tous les textes pour répondre à ces situations sont déjà en place », détaille-t-elle. « Si un enseignant souhaite un conseil de discipline, il peut l’exiger du chef d’établissement. Et si vraiment le chef d’établissement souhaite le refuser, il doit le notifier par écrit ».

« Les textes existent pour réagir en cas d’incident. Ce qu’il faudrait faire c’est arriver à éviter que les incidents n’arrivent. Pour cela, il est nécessaire de créer un climat de confiance et de travailler en équipe. Le chef d’établissement n’est jamais qu’un chef d’équipe et c’est à cette équipe d’apporter une solution globale, par l’élaboration d’un règlement intérieur par exemple. Ou par l’utilisation, par les enseignants, des instances de discussion présentes dans chaque établissement. Le conseil pédagogique, le conseil de vie lycéenne… tous ces lieux de paroles doivent être investis ».



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